À l’initiative de la direction Provinciale des Eaux et Forêts de l’Ogooué-Ivindo et des ONGs Conservation Justice et Brainforest, les villes de Makokou, Mekambo, Ovan et Booué ont accueillis il y a quelques semaines, un atelier de renforcement des capacités destiné aux acteurs engagés dans la gestion et l’opérationnalisation du secteur forêt-bois dans quatre département de la province de l’Ogooué-Ivindo.
Alors qu’au Gabon, le développement des localités repose en partie sur des mécanismes innovants tels que la foresterie communautaire ou les Cahiers de charges contractuels (CCC) qui résultent d’un contrat social passé entre les populations rurales et les concessionnaires forestiers locaux, la matérialisation de ces vecteurs de développement communautaires souffre de quelques maux. Et pour cause, la méconnaissance par les communautés de leurs droits et devoirs, et les conflits qui entourent ces mécanismes.
Pour armer les acteurs engagés dans la gestion et l’opérationnalisation du secteur forêt-bois dans la province de l’Ogooué-Ivindo, la direction Provinciale des Eaux et Forêts de l’Ogooué-Ivindo et des ONGs Conservation Justice et Brainforest ont uni leurs efforts du 26 mars au 6 avril passé. Cette initiative marque une étape importante dans la consolidation des rapports entre les différents acteurs du secteur forêt-bois, dans le but d’atteindre les objectifs assignés au processus de développement local tel que le veut le gouvernement.
En effet au Gabon, ces questions techniques s’inscrivent dans le cadre des mécanismes sociaux mis en place par l’Etat pour permettre aux communautés de conduire par elles-mêmes, la destinée de leur développement. Les cahiers de charges contractuels (CCC) sont en effet des contrats signés entre les entreprises et les communautés villageoises concernées par l’exploitation forestière dans une zone donnée. Quant aux forêts communautaires, leur valorisation permet aux communautés de disposer d’un ensemble de moyens leur permettant de développer des activités génératrices de revenus.
L’atelier a permis selon le Colonel Célestin Ndinga Gnama, directeur provincial des Eaux et Forêts de l’Ogooué-Ivindo « de renforcer les capacités des populations impactées par l’exploitation forestière, afin de leur permettre de mieux gérer le fond de développement local, de sorte que les projets soient de plus en plus suivis, et que le processus de signature des cahiers de charges contractuelles soient bien connus par les communautés d’une part. Et, d’autre part, l’atelier consiste à donner aux populations un maximum d’outils pour leur permettre de mieux gérer les forêts communautaires ».
Prenant la parole en lieu et place du Gouverneur de la Province de l’Ogooué-Ivindo empêchée, Adelaïde Chantal Ngovet épouse Nkoghe, Préfet du département de l’Ivindo, par ailleurs présidente du CSGP de ladite circonscription administrative, n’a pas manqué de saluer cette initiative qui permet aux parties prenantes d’échanger de façon approfondie sur des sujets aussi essentiels que les règles de gestion au sein des forêts, la mise en place des cahiers de charges contractuelles, la gestion des projets financés par les FDL et la foresterie communautaire. Pour cette dernière, ce partage d’expérience est nécessaire pour insuffler une nouvelle dynamique dans les rapports qui lient les communautés à leurs partenaires, donc dans le développement des localités.
De leur côté, les populations ont félicité cette initiative qui selon Elie-Nloh Hubert-Bled, Chef de Canton Ntang-Louli, également président de l’association Ebyeng Edzuameniene (A2E), « permettra d’éviter les confusions ». Car selon lui, la foresterie communautaire, ce n’est pas tout le monde qui en maîtrise les rouages. « Aujourd’hui, l’atelier nous a édifié sur de nombreuses choses pour éviter les dérapages », a-t-il souligné. Une position partagée par les communautés des autres villages qui ont exprimé le vœu de voir cette initiative se renouveler.
Séraphin Lame