Plus de 13 ans après son installation au Gabon, l’ONG Conservation Justice se réjouit de son implication dans la lutte contre le trafic de faune, l’exploitation forestière illégale et le renforcement des droits des communautés. En plus d’une décennie, grâce à son implication, ce sont plus de 600 présumés trafiquants de faune qui ont été interpellés et condamnés. Au Gabon, le déploiement de l’ONG touche également d’autres volets.
Conservation Justice peut s’enorgueillir de sa présence au Gabon. Certes, le pays n’est pas encore totalement débarrassé des trafiquants de faune au point qu’il est ciblé comme étant la deuxième source du trafic de l’ivoire en Afrique, mais l’action de l’ONG a significativement permis de lutter contre contre le phénomène. Fort de sa contribution à la lutte contre le trafic des espèces de faune et de flore, ce sont au total plus de 600 présumés trafiquants de faune qui ont été, durant la dernière décennie, interpellés et condamnés dans le pays.
Ce chiffre conforte l’activisme écologique de l’ONG dans la lutte contre le trafic de faune et l’exploitation forestière illégale au Gabon. « Ces résultats, nous les avons obtenus grâce à la coopération avec les forces de sécurité et le ministère des Eaux et Forêts, car nous appuyons ces différentes entités publiques dans le déploiement de leurs activités. Nous n’oublions pas le ministère de la Justice et en particulier les magistrats avec lesquels nous collaborons pour améliorer le niveau des condamnations », explique Abdoul Eyeghe Traore, Chef du département juridique de l’ONG Conservation Justice.
En effet au Gabon, Conservation Justice travaille en étroite collaboration avec les autorités de tutelle, dont le ministère des Eaux et forêts et le ministère de la Justice. Cette collaboration, en plus de faciliter l’action de l’ONG, a été doublement bénéfique, en ce sens qu’elle a permis à la fois de sensibiliser dans l’arrière-pays, les communautés sur le bien fondé de conserver la faune et la flore tout en accompagnant ces dernières dans la maîtrise de leurs droits légaux.
« La lutte contre la criminalité faunique et floristique passe certes par la sensibilisation certes, mais également par la répression qui est une forme de sensibilisation par l’exemple. Des personnes connaissent la réglementation mais décident tout de même de la violer et dans ce cas, la sanction donc l’application de la loi s’impose. L’ONG Conservation Justice fait les deux. Nous avons une équipe sociale qui sensibilise dans les villages et écoles à travers le Gabon et une équipe en appuie à l’administration des Eaux et Forêts dans la lutte contre ceux qui mettent en péril le riche patrimoine naturel gabonais », explique Jean Donal Ulrich Mbadinga, Coordonnateur – Adjoint des activités à Conservation Justice.
Pour le Coordonnateur, ce bilan est un rappel à tous de la continuité du trafic de faune et flore et un signal que le combat doit également continuer. Toute chose qui se comprend, quand on sait par exemple qu’en 2023, ce sont 31 présumés trafiquants d’ivoires qui ont été arrêtés et 55 défenses d’ivoire totalisant un poids de 220 kg qui ont été saisies à travers ce partenariat. Un cas particulièrement important à souligner est le démantèlement en août 2023 par les autorités judiciaires d’un réseau international de trafic d’ivoire allant du Gabon vers le Cameroun. Ce cas concerne des trafiquants qui ont été arrêtés à Lambaréné et Makokou, avec un total de 21 défenses pour un poids de 132 kg. Ils ont également dénoncé leur commanditaire au Cameroun, déjà arrêtés avec 626 kg d’ivoires en 2020 au Cameroun. Ce même commanditaire viendrait d’ailleurs d’être à nouveau arrêté au Nigeria avec une cargaison d’ivoire en provenance du Cameroun, et donc en vérité probablement du Gabon. Des chiffres qui rappellent la gravité du problème, mais qui mettent en avant la nécessité des acteurs de renforcer la collaboration.
Séraphin Lame