Le Gabon a-t-il falsifié son « leadership » sur les questions liées au climat, notamment celles sur la transition énergétique ? Dans une enquête publiée cette semaine, le Club Mediapart met en lumière le rôle joué par Avisa Partners, une société française basée à Paris dans l’influence internationale du Gabon sur les questions touchant le domaine de l’environnement.
Baptisé « Enquête sur Avisa Partners et sa clientèle de dirigeants africains », les révélations du Club Mediapart, quoique focalisées sur les dirigeants africains, fait intervenir le rôle joué par les dirigeants gabonais pour rehausser la côte du Gabon en matière de leadership climatique. Le média français cite notamment la COP21 qui s’était tenue à Paris en France en 2015 et auquel le Gabon avait pris une part active.
Durant cet événement, fait remarquer Antton Rouget, Journaliste Mediapart interviewé par la chaîne de télévision TV5 Monde, « l’une des volontés du client « Gabon », l’une des missions pour Avisa dans les échanges qu’on a pu consulter, c’était vraiment de montrer que le Gabon est à la pointe sur la question de la transition énergétique. Que c’est l’un des pays modèle en Afrique sur cette question-là. »
Création des faux profils dans des espaces participatifs, en ligne, sur Internet et les réseaux sociaux, le rôle jouée par Avisa Partners avait selon le Journaliste, permis de diffuser des opinions sous-couvert des citoyens indignés et d’expert en géopolitique etc., alors qu’il s’agissait en réalité des petites mains de cette entreprise.
« Nous avons des échanges entre les commanditaires finalement de cette demande qui s’est traduite ensuite par des publications bien réelles celles-là dans la presse francophone visant à démontrer, à donner des arguments selon lesquelles le Gabon était en point au moment de la COP21 sur les questions de transition », ajoute Antton Rouget.
Pour avoir la position du Gabon et comprendre le niveau de responsabilité du pays face à ces accusations, le Club Mediapart dit avoir contacté l’ancien directeur de cabinet du président de la République, Maixent Accrombessi qui occupait en 2015 ce poste mais leur demande d’interview a été vaine.
« Nous avons sollicité Maixent Accrombessi. On a sollicité également son avocat basé à Paris Me Francis Pinard, ils n’ont pas réagi à nos demandes d’interview, parce que l’une des questions qu’on se pose évidemment à travers cette enquête est celle de savoir quel était le degré de connaissance des clients finaux des différentes pratiques développés par Avisa Partners », explique le Journaliste.
Car pour le média, s’il est une chose de faire appel à cette agence pour gérer son image et la réputation du personnel politique ou d’un régime en place, il est également une autre chose que de cautionner des pratiques visant à des intox dans la presse francophone. Pour Club Mediapart le sujet demeure inachevé car le degré de connaissance du client de ces pratiques reste à prouver.
Michael Moukouangui Moukala