Réunis le 11 octobre dernier à l’initiative du ministère de l’Environnement, les représentants du corps diplomatique, du Système des Nations-Unies, de la société civile, et les partenaires bilatéraux et multilatéraux ont peaufiné il y a quelques jours, la participation du Gabon à la 16e Conférence des Parties à la Convention sur la Diversité Biologique (COP16) qui se tiendra du 21 octobre au 1er novembre 2024 à Cali en Colombie.
L’organisation de cet atelier est un gage pour le Gabon de réaffirmation de son engagement dans la mise en œuvre du cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal. Adopté en 2022 lors de la 15e réunion des parties à la Convention sur la diversité biologique, le Cadre Mondial de la biodiversité de Kunming de Montréal est le plan stratégique pour la décennie 2020. Il succède aux objectifs d’Aichi de la décennie 2010 et vise à stimuler, faciliter et promouvoir une action urgente et transformatrice de la part des gouvernements et des autorités locales et infranationales, avec la participation de l’ensemble de la société, afin d’inverser la perte de biodiversité.
Signataire de cette convention, le Gabon, qui s’est adossé sur le texte initial pour définir l’orientation de ses engagements en matière de préservation de la biodiversité, entend lors de cet atelier, évaluer l’état de mise en œuvre du Cadre mondial de la biodiversité sur son territoire et identifier les enjeux prioritaires que le pays souhaite défendre lors de la COP16, et évaluer l’état de préparation de sa Stratégie et Plan d’Action National pour la Biodiversité (SPANB) afin d’assurer la conformité du développement national avec les standards internationaux en la matière.
Dans cette optique, les autorités de tutelle, notamment celles du ministère de l’Environnement entendent également définir la SPANB du pays et le plan d’action biodiversité en tenant compte à la fois des priorités nationales, du cadre mondial et du maintien de l’équilibre entre préservation de la nature, développement et bien-être des populations. Partant de cela, les actions telles que la mise en place de mécanismes de financement durable, la lutte active contre le conflit homme-faune, le renforcement des capacités humaines et logistiques domestiques, l’appui à la recherche scientifique et l’amélioration de la connaissance de la biodiversité sont assez plébiscité pour formaliser l’engagement du Gabon.
Ces cinq axes d’action mettent en lumière les problématiques auxquelles le pays fait face ces dernières années, en dépit de sa bonne position en tant que « bon élève » en ce qui concerne la préservation de la biodiversité. En effet, de part et d’autres à travers le Gabon, le manque de financement accentue la pression du Conflit homme-faune (CHF) et compromet à la fois la recherche scientifique pour mieux maîtriser cette question spécifique. La participation du Gabon à la rencontre de Colombie met en exergue l’urgente nécessité pour le pays de faire entendre sa voix sur ces questions, mais également de trouver des solutions de financement innovantes pour soutenir les actions de sauvegarde de la biodiversité en lien avec le développement des communautés locales.
La participation active des différents départements sectoriels, notamment ceux des forêts, de l’agriculture, la faune, les parcs nationaux, la recherche scientifique et l’économie, des ONGs nationales et internationales et des partenaires techniques et financiers internationaux a permis d’apprécier le caractère transversal des problématiques touchant la biodiversité. Au Gabon, cette question revêt un enjeu à la fois politique, économique, social et climatique.
Michael Moukouangui Moukala