Général de Brigade, par ailleurs ministre des Eaux et Forêts, Maurice Ntossui Allogo a procédé ce jeudi 2 mai 2024, au lancement des travaux de construction de la « Maison de l’ivoire ». Une maison destinée à stocker l’ensemble des ivoires saisies de part et d’autre dans le pays.
Financé par l’Agence française de développement (AFD) via le mécanisme de reconversion de la dette entre le Gabon et la France, la construction de cette « Maison » devrait servir de fondation pour la création d’un musée destiné à la conservation des pointes d’ivoire, ainsi que les autres produits issus du braconnage.
Construit sur le site du ministère des Eaux et Forêts, le bâtiment est qualifié de haute sécurité par les techniciens de l’entreprise G.I.E.BI. Le bâtiment comprendra des magasins et des salles de stockage.
« Pour lutter contre ce braconnage intensif, lutter contre l’exploitation illégale d’autres ressources naturelles, il a été décidé de mettre en place cette maison. Aujourd’hui, on va avoir un bâtiment qui sécurise les ivoires. Pourquoi ne pas avoir un musée de l’éléphant dont les dividendes peuvent contribuer à renforcer les moyens de subsistance de nos populations qui sont impactés par le conflit homme-faune », a fait savoir le ministre des Eaux et Forêts enthousiaste par le lancement de cette construction dont les travaux vont durer six mois.
La maison permettra de lutter contre le vol des ivoires dans les lieux de stockage. A ce propos, notons que cette pratique est devenue presque courante au Gabon où l’implication des ONGs telles que Conservation Justice met constamment à nu le trafic d’ivoire qui participe à l’érosion de la population d’éléphants. Le pays compte 95 000 individus d’après une étude des scientifiques, mais ce nombre est malgré tout menacé par le braconnage et le conflit homme-faune.
« Les braconniers, lorsqu’ils tuent les éléphants, lorsqu’ils malmènent une mère éléphant et tuent des éléphanteaux, cela fait des éléphants en colère qui attaquent la population. La salle des ivoires va permettre de lutter contre ce braconnage qui malmène et les éléphants et les populations », a expliqué Marie Sennequier, directrice générale de l’AFD.
Cette maison marque pour ainsi dire, un tournant majeur dans la lutte contre le trafic de faune. Il symbolise une grande avancée et la considération que le Gabon accorde à la lutte contre les mauvais qui fragilisent sa politique de conservation.
Séraphin Lame