Alors que des cas de conflit homme-lamantin ont été rapportés dans la région de Kango-Donguila-Nzamaligué par des pécheurs locaux, l’ONG Aquatic Species, la Direction générale de la Pêche et Aquaculture et d’autres partenaires scientifiques ont tenu hier, mercredi 30 octobre 2024 au Ministère des Eaux et Forêts, un atelier de contribution à l’atténuation de ce Conflit.
Nouvelle forme de conflit homme-faune au Gabon, le conflit homme-lamantin se caractérise dans la région de Kango-Donguila-Nzamaligué par des interactions entraînant la destruction des engins de pêche des populations et une baisse de la production. Ce qui affecterait directement les moyens de subsistance des pêcheurs dans les zones de pêche du Komo et du Komo-Mondah.
Pour comprendre ces interactions qui selon Aimé Mibambani Ndimba, directeur général du Conflit homme-faune, relèveraient pour l’instant des hypothèses, une étude portée par l’ONG Aquatic Species et la DGEA, financée grâce au programme de microfinancement du Fonds pour l’environnement mondial logé au PNUD va être menée, afin de contribuer à l’atténuation du conflit homme-lamantin dans l’estuaire de Gabon.
« L’objectif de l’initiative que nous lançons aujourd’hui est clair. Il s’agit de jeter les bases d’une gestion harmonieuse et durable des ressources aquatiques dans les départements du Komo et du Komo-Océan. Mesdames et messieurs, la préservation de notre patrimoine naturel est l’affaire de tous. Il est de notre devoir de promouvoir une gestion durable et respectueuse des écosystèmes aquatiques, non seulement pour protéger les espèces menacées, mais aussi pour assurer la survie économique et culturelle des communautés qui dépendent de ces ressources », a fait savoir la directrice générale de la Pêche et Aquaculture lors de son discours d’ouverture.
La démarche de l’ONG Aquatic Species et de la Direction générale Aquatique et des Pêches s’inscrit dans une démarche de durabilité, en vue de préserver les lamantins et de maintenir l’équilibre entre cette espèce et les populations habitants les zones cibles du projet. En effet, le lamantin étant une espèce herbivore, celle-ci se retrouve à consommer du poisson. Cette attitude nouvelle de cette espèce occasionne de nombreux dégâts dans la communauté des pêcheurs autant qu’elle soulève des questions. Elle consomme en effet énormément de poisson ; détruit quasiment le matériel de pêche et prive les pêcheurs de leur seul sources revenu et de subsistance.
« Pour comprendre ce qui se passe, l’étude prévoit la réalisation d’une cartographie participative, des réunions de consultation et une fois qu’un certain nombre de donner sera acquis, des rapports seront produits puis transmis à l’administration », Christ-Prosper Oyouma, Coordinateur des activités des relations avec les populations de l’ONG Aquatic Species.
L’enjeu derrière cette démarche est de pérenniser la protection du lamantin qui est une espèce intégralement protégée au Gabon pour éviter que les conséquences liées au nouveau comportement cet animal entraînent des répercussions et ainsi son abattage.
Michael Moukouangui Moukala