Comme de nombreux pays, le Gabon s’est engagé à travers sa Contribution déterminée au niveau national (CDN) à rester neutre en carbone jusqu’en 2050. Pour cela, le pays a besoin de plus de 388 milliards de francs CFA pour lutter efficacement contre les changements climatiques.
Tout le monde le sait. La question de la finance est un point de discorde et malgré les engagements, cette question a du mal a trouvé satisfaction. Pas étonnant qu’à l’occasion des grandes rencontres sur le climat, elle a fait l’objet d’une attention. C’est le nerf de la guerre et la réponse à toutes les préoccupations qu’incomposent les changements climatiques.
« Nous avons constaté́ le gap considérable entre nos actions et nos engagements (…) », faisait remarquer Ali Bongo Ondimba, le président de la République lors de la session de haut niveau des Chefs d’Etat et de Gouvernement à la COP 27. Pour Ali Bongo Ondimba, la question de la finance climatique est « cruciale », d’autant plus qu’elle détermine la teneur de l’action climatique. Et pourtant, 13 ans après la rencontre de Copenhague, l’aboutissement des engagements sur cette question spécifique piétine.
Les 100 milliards de dollars par an de promesse climatique n’ont jamais été respectés et cela impact l’application de certains plans et stratégies de lutte contre les changements climatiques au niveau des pays. C’est le cas au Gabon où le financement vert demeure limité, malgré l’important potentiel en capital naturel.
En effet, si la forêt recouvre 88 % du pays et constitue un véritable puits de carbone permettant au Gabon d’absorber 187 millions de tonnes de CO2 entre 2010 et 2018, selon les calculs de l’initiative REDD+, le pays capte seulement 49 milliards de francs CFA contre plus de 388 milliards de francs CFA estimés.
Environ 57% de ces fonds proviennent de l’Etat, 37 % des partenaires multilatéraux et 5 % des fonds climatiques. La Caisse de dépôt et de consignation (CDC) et le Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS) sont les deux institutions financières nationales accréditées par le Fonds vert pour le climat (FVC) pour mobiliser du financement vert.
Le problème au Gabon est que le secteur privé participe très peu au financement des objectifs climatiques du pays en raison de la rentabilité financière limitée des projets associés. Le gouvernement encourage les investissements privés dans des projets climatiques durables en mettant en place des incitations fiscales, des mécanismes de financement innovants et une réglementation favorable mais cette stratégique ne suffit pas.
Séraphin Lame