La Semaine africaine du Climat (ACW) 2022 s’est achevée le 2 septembre à Libreville en créant un élan continental dans la lutte contre les changements. Elle a été un catalyseur dans la préparation de la COP27, la conférence des Nations unies sur les changements climatiques que l’Egypte va accueillir en novembre prochain.
Après cinq jours de collaboration régionale basée sur la recherche des solutions pour « la construction d’un avenir résilient », la Semaine Africaine du Climat s’est achevée hier, vendredi 2 septembre à Libreville sur une note d’espoir même si le défi de réguler le niveau de température de la planète mondiale à 1,5°C demeure toujours aussi urgent.
La Semaine Africaine du Climat a été en effet un excellent catalyseur qui a créé un élan de solidarité continental autour des préoccupations d’urgences : la finance verte, les inondations, la sécheresse, les solutions durables, la crise alimentaire, la préservation des écosystèmes et de la biodiversité, la pollution, la responsabilité partagée et les questions de résilience écologique par l’action du développement durable. De toutes ces questions, l’accès au financement a été au cœur des préoccupations et à cristalliser les attentions. Cela est d’autant compréhensible que cette question se présente comme l’un de défi duquel dépend la mise en œuvre des Contributions déterminées au niveau national (CDN) des pays et les plans et stratégies climatiques nationaux prioritaires.
En effet, la crise des changements climatiques exacerbe la pression sur l’équilibre des écosystèmes et se présente comme un facteur de compromission de l’avenir. Pour financer les actions inverses, il faut des fonds colossaux. Pour mettre en œuvre les engagements contenus dans les CDN et ses actions climatiques, d’après la Banque africaine de développement (BAD), l’Afrique aura besoin de pas moins de 1 600 milliards de dollars entre 2020 et 2030.
Ministre des Eaux et Forêts, le Prof. Lee White a appelé à l’occasion de la clôture, les parties prenantes à saisir les enjeux des échanges de Libreville pour consolider la collaboration régionale, afin de susciter des réponses crédibles et durables au changement climatique. Cette collaboration, pour permettre à l’Afrique de faire face aux défis auxquels elle confrontée et participer de manière sereine à la COP27 qui va se tenir en novembre prochain à Charm el-Cheikh en Egypte. « Lors de la Semaine du climat, nous avons constaté que l’Afrique a besoin de cette plateforme de collaboration pour tracer sa propre voie vers un avenir défini par de faibles émissions et une forte résilience aux impacts climatiques déjà observés », a fait savoir le Prof. Lee White.
De son côté, le ministre égyptien des affaires étrangères et président désigné de la COP27, Sameh Shoukry a mis en exergue la nécessité d’accélérer l’action climatique pour parachever le processus de réalisation de l’« Accord de Paris ». Ce, d’autant plus selon lui que « les discussions de la Semaine africaine du climat ont réaffirmé la nécessité d’accélérer encore l’action climatique sur tous les fronts, à savoir l’adaptation, les pertes et dommages, le financement du climat, et l’adoption de mesures d’atténuation plus ambitieuses pour que l’objectif de 1,5 degré reste à portée de main ».
Désormais, il est en effet question de passer des « ambitions » aux « actions » pour lutter réellement et efficacement contre la crise climatique par la mise en œuvre des solutions qui permettront une transition juste et gérée vers un nouveau modèle économique durable afin de sauver des vies et des moyens de subsistance. « La mise en œuvre doit être au centre de nos préoccupations alors que nous franchissons des étapes sur la route de la COP27, ici en Afrique », a exhorté le Secrétaire exécutif adjoint de l’ONU Climat, Ovais Sarmad à la clôture des travaux.
Pour le diplomate onusien, la COP27 doit être la COP de la mise en œuvre – où les nations montreront comment elles vont mettre en œuvre l’Accord de Paris dans leurs pays par le biais de la législation, des politiques et des programmes.
Michaël Moukouangui Moukala