D’après une annonce du président de la République Ali Bongo Ondimba, environ 4 milliards de francs CFA seront octroyés à plus de 13000 personnes victimes du Conflit Homme-Faune (CHF) au Gabon sur la période allant de 2016 à 2022.
« La biodiversité est un trésor à préserver pour le Gabon et la planète. Mais mes compatriotes sont et demeureront toujours la priorité. Les Conflits homme-faune existent. Ils donnent lieu à des dégâts, voire à des drames. J’ai donc décidé d’octroyer une aide de près de 4 milliards de francs CFA à plus de 13000 victimes recensées », a annoncé Ali Bongo Ondimba sur sa page Facebook.
En visite dans la province de l’Ogooué-Lolo fin mars dernier, dans le cadre de sa tournée Républicaine, Ali Bongo Ondimba avait déjà affiché les couleurs de cette aide auprès des femmes d’Iboundji, membres des coopératives agricoles.
Près deux mois après, Ali Bongo Ondimba concrétise sa promesse. « Cette aide est débloquée immédiatement. Elle pourra être perçue dès demain par ses bénéficiaires », a-t-il annoncé sur la même page. C’est-à-dire qu’elle est normalement effective depuis ce mercredi 24 mai 2023.
Entre appréciation et questionnement, les avis sont partagés depuis l’annonce de cette aide au Gabon. En effet, si certains perçoivent ce geste comme une « bouffée d’oxygène », d’autres se posent la question sur la pérennité de celle-ci, sachant que le CHF n’est pas circonstanciel.
Les associations, coopératives agricoles et les tiers sont particulièrement les candidats à cette aide. Depuis quelques années, avec l’amplification de la politique de conservation de la faune et de la flore du pays, ces acteurs souffrent de l’invasion des éléphants aux abords et dans les villages avec pour conséquences, la destruction de leurs cultures agricoles.
Tentant de trouver une solution à ce problème, le Gouvernement, via son ministère des Eaux et Forêts, avait organisé en décembre 2021, les premières assises sur la question du CHF au Gabon. Ce conclave avait débouché sur l’indemnisation des victimes comme solution alternative. Il aura cependant fallu attendre près de deux ans, pour observer l’esquisse d’une solution de soutien financier suite à cette recommandation.
Sur la base d’un calcul effectué par notre rédaction, les victimes devraient se partager environ 296 296 francs CFA. Un montant moyen certes, mais qui pourrait permettre de compenser leurs investissements.
Michaël Moukouangui Moukala