Au Gabon, la question du Conflit homme-éléphant (CHE) prend des proportions inquiétantes. Si le pays réfléchit depuis plusieurs années à trouver les solutions adaptées à ce problème, 30 barrières électriques pourraient être construites d’ici les prochaines années. Un défi important qui nécessitera cependant des moyens.
Au Gabon, à cause de nombreux facteurs endogènes, la recrudescence des victimes humaines liées à une agression d’éléphant fait de plus en plus écho dans le pays. Il est presqu’impossible de passer un trimestre sans ce cas de figure. Un peu partout à travers le pays, les zones de forte concentration de forêt abritant les éléphants sont souvent le théâtre de ce conflit. Un phénomène qui s’est généralisé au vu de la forte population des pachydermes que regorge le pays. 95.000 au total selon un dernier décompte contre 50.000 il y a encore quelques années.
En décembre dernier, si l’organisation des Assises nationales liées à la question du Conflit homme-éléphant a permis de manière consensuelle et concertée, de mettre en place une stratégie d’action nationale pour améliorer la sécurité alimentaire des populations tout en préservant la faune sauvage dont les éléphants, elle avait surtout permis de préconiser le renforcement de la construction des barrières électriques en plus des autres solutions préconisées.
Allant dans ce sens, le Secrétaire Exécutif de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), Christian Tchemambela, se réjouissant en mars dernier, de l’effectivité d’une barrière électrique dans le village d’Andock-Foula, dans la zone des Monts de Cristal à quelques kilomètres de Kango, avait annoncé la construction pour les prochaines années, de 30 barrières électriques. Actuellement, ce sont 16 barrières qui ont été construites sur l’ensemble du territoire national grâce à l’implication du ministère des Eaux et Forêts et de l’ANPN, en tant que maîtres d’ouvrage de ces clôtures électriques.
Toutefois, soulignait le Secrétaire exécutif de l’ANPN, « pour décider et prioriser l’emplacement de 30 prochaines clôtures électriques, la DGFAP et L’ANPN ont besoin de disposer d’outils d’aide à la décision avec des données et des informations disponibles telles que la cartographie nationale des conflits homme Éléphant… ».
Séraphin Lame