Refuge le plus approprié des espèces vivantes, la planète terre avec l’homme, pourrait assister d’ici quelques années, à la disparition d’environ 1 millions d’espèces animales et végétales. L’alerte, donnée par les scientifiques il y a de cela quelques années interpelle toujours l’humanité sur ces usages et consommations.
En 2019, c’est le rapport de la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) mise en place par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) qui alertait l’humanité sur la menace d’extinction qui pèse sur 1 million d’espèces animales et végétales. Si depuis cette année la situation n’a pas vraiment changé, les décideurs politiques et les scientifiques se font toujours l’écho de cette menace, en interpellant chacun dans sa singularité sur l’impérieuse nécessité de revisiter ses modes de consommation et son rapport aux composés de la biodiversité.
Début janvier, à l’occasion d’un plateau sur le décryptage du discours du président de la République, Ali Bongo Ondimba, c’est l’écho renvoyé par le Professeur Lee White, ministre des Eaux et Forêts. Pour Professeur Lee White, l’urgence d’une nécessité de changement de comportement s’impose dans un contexte où les changements climatiques mettent une pression sur les ressources naturelles disponibles. « L’homme est en train de consommer la nature plutôt que de la gérer durablement. On a un million d’espèces sur notre planète qui risque de disparaître à cause des changements climatiques, de la déforestation, de la pollution. Si le Gabon prône une gestion durable de la nature, nombreux sont les pays qui tardent à emboîter le pas », faisait savoir le ministre.
D’après l’ONU, depuis 1900, l’abondance moyenne des espèces locales dans la plupart des grands habitats terrestres a diminué d’au moins 20% en moyenne. Plus de 40% des espèces d’amphibiens, près de 33% des récifs coralliens et plus d’un tiers de tous les mammifères marins sont menacés. La situation, renchérit l’organisme, est moins claire pour les espèces d’insectes, mais les données disponibles conduisent à une estimation provisoire de 10% d’espèces menacées. Au moins 680 espèces de vertébrés ont disparu depuis le 16ème siècle et plus de 9% de toutes les races domestiquées de mammifères utilisées pour l’alimentation et l’agriculture avaient disparu en 2016, et 1.000 races de plus sont menacées.
Si « le rapport nous dit aussi qu’il n’est pas trop tard pour agir », une quelconque possibilité de rééquilibrage passe par des « changements transformateurs ». C’est en cela que les COP sur la Biodiversité, à l’exemple de celle (15) accueillie fin 2022 par le Canada sont d’excellente plateforme pour amener l’humanité à changer de trajectoire, même si durant ces évènements les discussions sur les actions urgentes à poser avancent à pas de tortue. C’est le triste constat fait par Professeur Lee White. « Lors de la COP15 organisée au Canada, nous avons lors des dernières heures des échanges arracher quelques accords, mais il faut une vrai dynamique de travail ensemble pour valoriser les écosystèmes, promouvoir le développement durable pour que l’homme puisse bien vivre sur cette planète qui est la seule planète que nous avons », faisait remarquer le ministre.
Il faut savoir qu’en perdant une partie de la biodiversité, c’est l’équilibre des écosystèmes de la planète qui est en danger. Ce, d’autant plus que la grande majorité de ces espèces ont un rôle de régulateur pour la vitalité des forêts, océans et bien d’autres. Sans cette régulation, pas de ressources pour l’homme : oxygène notamment.
Michaël Moukouangui Moukala