Gérée cinq ans durant par Christian Tchemambela, l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) accueille un nouveau Secrétaire exécutif en la personne d’Omer Ntougou, un homme de la maison.
Presque prévisible eu égard à la campagne médiatique de dénonciation orchestrée par le Syndicat national des écogardes du Gabon (SYNEG), Christian Tchemambela, Secrétaire exécutif jusqu’à hier, jeudi 19 octobre a été demi de ses fonctions pour être envoyé à l’Agence d’exécution des activités de la filière forêt-bois en qualité de Chargé d’études.
Omer Ntougou, alors Conseiller Technique chargé du suivi évaluation des projets au sein de l’agence a été promu Secrétaire exécutif. Outillé sur les questions d’élaboration, gestion et évaluation des projets, développement à l’échelle international, mise en place des stratégies, de politique de gouvernance notamment sous-régionale, d’économie, de finance et d’environnement, l’homme revendique une solide expérience sur la discipline de la conservation, le champ d’action de l’ANPN.
Tour à tour coordonnateur adjoint de la stratégie sur la biodiversité du Gabon, chargé d’étude au ministère des Eaux et Forêts, chargé de missions du Président de la République, Directeur technique, directeur de la Communication, Secrétaire exécutif du Réseau des Aires Protégées d’Afrique Centrale (RAPAC), Assistant Technique principal du programme sous régional de financement durable des aires pro avant de finir Conseiller Technique, Omer Ntougou aura la lourde tâche de répondre aux préoccupations des attentes des agents, de maintenir les engagements de l’agence auprès des bailleurs de fonds, de faire aboutir les projets en cours, d’en attirer des nouveaux partenaires et de faire de l’ANPN, la vitrine de la diplomatie écologique dont le Gabon, sous l’ère du président de la République Ali Bongo Ondimba, a jeté les jalons.
Quant à Christian Tchemambela, l’ancien Secrétaire exécutif, si un nouvel horizon s’ouvre à lui, sa nomination en qualité de Chargé d’études au sein d’une agence fait débat au sein et en dehors de l’ANPN. Certaines critiques mettent en effet cette descente aux enfers, s’il faut qualifier sa nomination ainsi, à l’actif de son lien d’amitié et professionnel avec Lee White, l’ancien ministre des Eaux et Forêts. Ce qui apparaît comme un règlement de compte aux dires de certains, est cependant perçu dans les milieux de la conservation comme une erreur décisionnelle de la part du ministre des Eaux et Forêts, le Colonel Maurice Ntossui Allogho, du Premier ministre, Raymond Sima et du Président de la Transition, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema qui agit en dernier ressort.
Une position qui mérite d’être comprise dans son fond, quand on compare le poids des deux fonctions et quand on sait que le Secrétaire exécutif sortant figure désormais parmi les haut-cadres de l’Etat et donc, mérite une certaine considération en dépit des clivages politiques. Ancienne mairesse de la commune d’Owendo, Jeanne Mbagou et bien d’autres haut-cadres ont récemment profité de cette considération. Comment comprendre ce deux poids, deux mesures?
A qui profite cette humiliation, quand on sait en face que le désormais ancien Secrétaire exécutif n’a jamais fait l’objet d’une arrestation pour des délits de malversation financière ou mauvaise gouvernance ? Surtout que ce dernier n’avait pas tous les leviers des finances, lesquels absences ont conduit à l’embrasement du climat social au sein de l’ANPN ces derniers temps. Était-ce un dessein entretenu ?
Séraphin Lame