Au Gabon, malgré le changement du directoire de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), la situation des Ecogardes n’a pas changé. Le syndicat de ce corps des Eaux et Forêts entend le faire savoir le 25 mars prochain à l’occasion d’une sortie de grève.
« Lundi matin, s’il n’y a pas deux mois de salaire, le portail de l’ANPN sera fermé et chacun restera chez-soi, parce que nous ne pouvons plus continuer à travailler sans que nous ne soyons payer », a menacé Sosthène Ndong Engonga, le Secrétaire général du Syneg dans un audio adressé aux membres du syndicat. Plusieurs mois après le changement de tête au sein de l’ANPN, le Secrétariat général du Syneg qui avait perçu celui-ci comme une planche de salut se désole du laxisme observé dans l’évolution de la situation de leur salaire.
Le syndicat revendique le solde de cinq mois de salaires des anciens agents payés par le projet USFWS et le paiement des salaires de tous les personnels des mois de février et de mars 2024. Pour le Secrétaire général du Syneg, « il est hors de question que les agents de l’Agence nationale des parcs nationaux soient stressés, parce que simplement ils ne savent pas quand est-ce qu’ils seront payés. » Pour lui, ces retards sont la goutte d’eau de trop qui fait déborder le vase. « Nous ne pouvons plus continuer à rester là à ne rien faire et attendre qu’on nous paye un mois sur deux », a-t-il fait savoir, menaçant de perturber le cours des activités au sein de l’ANPN si la situation n’évolue pas.
Cette situation serait envenimée par le manque de communication dont fait montre la nouvelle équipe dirigeante de l’ANPN. C’est d’ailleurs ce que déplore le Secrétaire général du Syneg qui fait constater ce fait flagrant. Mieux, ajoute-t-il, les réformes engagées par le nouveau Secrétaire exécutif n’ont rien accouché. En plus du « sérieux manque de communication », les écogardes, représentés par leur délégués, disent ne pas être partie prenante de grandes décisions qui s’opèrent au sein de l’agence depuis la transition comme cela avait été indiqué. Leur souhait désormais, c’est que des grandes décisions soient prises pour régler de manière définitive cette situation qui perdure et qui laisse soupçonner que des mains noires au Trésor public joueraient avec la situation de l’ANPN. A ce titre, souhaitent-ils la diligence du président de la Transition, Chef de l’Etat, Gen. Brice Clotaire Oligui Nguema.
Cette intervention est nécessaire au vu de la position stratégique que jouent l’ANPN et les écogardes dans la conservation de la faune et flore et la mise en valeur du potentiel naturel du Gabon. Un potentiel qui porte positivement l’écho du pays au-delà des frontières nationales. En effet, faut-il le dire, il ne peut y avoir de conservation sans l’ANPN. Pour cela, l’Etat doit renforcer les mécanismes de soutien de cet organe et pleinement enclencher le processus de renouveau de cette entité qui est une vitrine pour la politique de conservation de la biodiversité du Gabon.
Une grève dans une période aussi sensible ne serait pas de bonne opinion pour le Gabon. Surtout que des milliards de francs CFA ont été consentis par les partenaires pour soutenir la politique écologique du pays. Contacté par notre rédaction, nous n’avons pas pu avoir la position d’un responsable du directoire. Ce qui pourrait envenimer les interprétations.
Affaire à suivre…
Séraphin Lame