Au Gabon, si le budget public est excédentaire 9 ans après le choc pétrolier de 2014, les dons étrangers dédiés à l’appui aux politiques environnementales ont significativement contribué à la hausse des recettes publiques.
Neuf ans après le choc pétrolier de 2014, le budget public se rééquilibre au Gabon. De 1,9% du PIB en 2021, celui-ci a grimpé à 3% en 2022. Un saut historique qui s’explique par de nombreux facteurs, tant endogènes qu’exogène tels que la bonne santé du secteur pétrolier et hors pétrolier et les contributions des partenaires extérieurs. Parmi ces contributions, les appuis reçus sous la forme de dons étrangers évalués à 0,15% du PIB.
D’après la Banque mondiale, même si ces appuis ne représentent qu’une part peu significative du budget de l’Etat, ils ont cependant contribué à la hausse des recettes publiques. La moitié ayant été octroyée en appui aux politiques environnementales. Si les montants n’ont pas été révélés, ils intègrent les paiements au titre de crédits carbone effectués notamment dans le cadre de l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (CAFI) menée par l’ONU en rémunération de la conservation des forêts et de l’absorption de carbone.
Au total, ce sont 150 millions de dollars, soit plus de 90 milliards de francs CFA payé par la Norvège au Gabon dans l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (CAFI) pour ses efforts de lutte contre la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre due à la déforestation et à la dégradation, et pour l’absorption du dioxyde de carbone par ses forêts naturelles. L’accord, signé pour une durée de dix ans, inclut un signal de prix important en fixant le prix plancher du carbone à 10 dollars la tonne lorsque les résultats sont certifiés et à 5 dollars pour le cas contraire.
Au Gabon, en plus de soutenir les efforts de conservation de la biodiversité, ce montant à contribuer à rééquilibrer le budget de l’Etat. Avec l’optimisme affiché par les autorités gabonaises sur la vente de crédits carbone, cette contribution devrait s’accentuer et bénéficier à la viabilité des finances publiques. Mais pour cela, il faut juste être serein suivant les garanties offertes par les autorités gabonaises.
Séraphin Lame