Avec 800.000 km2 d’aires protégées dans l’ensemble des dix pays de l’Afrique centrale, la région se démarque positivement en termes de politique de conservation. Cet exploit est cependant inégalement réparti d’un pays à un autre et doit par ailleurs surmonter de nombreux obstacles.
L’Afrique centrale s’illustre positivement en matière de conservation. C’est ce qu’illustre une récente enquête de cinq années publiée par l’Observatoire des forêts d’Afrique centrale. Sur les 2.345.409 km2 de superficie de la région, 800.000 km2 sont dédiés à la conservation. La région compte environ 85% des aires protégées. Celles-ci sont sous le contrôle des Etats.
S’il existe une disparité dans la répartition de ces statistiques, des pays comme le Gabon, le Rwanda ou encore Sao-Tomé-Et-Principe s’illustrent positivement en matière de conservation. Dans ces pays, le réseau des aires protégées varie entre 10 et plus de 30% du territoire. Les autres pays sont à la traîne en matière de conservation et doivent s’illustrer par des efforts. C’est le cas du Burundi qui tâtonne à imposer une politique de gestion responsable et durable de ses écosystèmes.
Mais nombreux sont ceux qui commencent à comprendre l’enjeu de s’aligner à la conservation. Selon les observateurs, biologistes et environnementalistes, sous l’influence de la mobilisation internationale sur les questions de changement climatique, l’Afrique centrale commence à saisir l’enjeu de protéger sa biodiversité.
Malgré cette apparence, la région doit cependant surmonter les obstacles imposés par les activités économiques. C’est notamment le cas de l’exploitation pétrolière et minière, y compris forestière qui demeurent des activités nécessaires pour la vitalité des économies de la région, mais qui compromettent les politiques de conservation.
Pour un meilleur maillage entre enjeux de conservation et économiques, l’Observatoire des forêts appelle à plus de transparence dans les industries extractives. Le renforcement des plans d’aménagement du territoire pour préserver durablement les milieux naturels est aussi nécessaire pour espérer avoir des modèles de conservation inclusifs.
Michaël Moukouangui Moukala