Alors que sa décision donnant quitus aux populations de l’arrière-pays, victimes du conflit homme faune (CHF), d’abattre les éléphants faisait débat, le président de la Transition, Chef de l’Etat, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema vient de se rétracter en bornant les conditions de battues de cette espèce protégée et classée par la CITES comme étant menacé.
« Les populations victimes de ce conflit Homme-Faune, je vous autorise à abattre ces éléphants », avait déclaré le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema alors en tournée à Ndendé, dans la province de la Ngounié. Cette déclaration qui avait ouvert la voie à un massacre des éléphants, espèce protégée et considérée comme le « Jardinier de la Forêt », avait été vivement critiquée par les écologistes et autres défenseurs de l’environnement qui voyaient là, le premier faux pas de Brice Clotaire Oligui Nguema.
Signataire de nombreuses conventions internationales dans le domaine de la protection de la faune et de la flore, dont la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) qui place l’éléphant comme espèce vulnérable suivant les critères de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le Gabon ne pouvait en effet se permettre un tel errement écologiste. Lui qui est perçu au niveau international comme un modèle de préservation de la biodiversité et de la lutte contre les changements climatiques. Une politique qui a d’ailleurs permis au pays d’héberger une forte population d’éléphants estimée à ce jour à 95.000 éléphants, contre 50.000 il y a des années en arrière.
En donnant quitus aux populations d’abattre les éléphants, le président de la Transition avait insidieusement ouvert la boîte de pandore, en créant un cercle vicieux autour du trafic des éléphants et en anéantissant les efforts consentis ces dernières années par le Gabon pour préserver cette espèce et partant, sa biodiversité. Fort heureusement, les critiques ne se sont pas faites attendre pour amener Brice Clotaire Oligui Nguema à se rétracter. Si elles ont permis de faire le tour de la question, en insistant sur les fondamentaux du conflit qui oppose l’homme aux éléphants dans l’arrière-pays, elles ont surtout été l’occasion pour le président de la Transition de se manager afin d’y voir clair.
C’est fort à propos que s’inscrit le plaidoyer de l’archevêque de Libreville, Mgr Jean-Patrick Iba-Ba, à l’occasion des vœux à la nation au couple présidentiel. « Nous tenons à vous remercier pour votre décision de donner la primauté à l’homme dans le conflit qui l’oppose aux éléphants dans l’arrière-pays. Cependant, nous vous demandons une plus grande vigilance sur cette question, afin de prévenir d’éventuels dérapages qui pourraient déboucher sur des trafics en tout genre. »
Face à cette inquiétude, le Chef de l’État qui accorde une place de choix à l’humain a indiqué toutefois, que le règlement dudit conflit doit se faire dans le strict respect de la loi. « Protéger l’homme, attaquer dans sa chair et dans ses biens ne veut pas dire massacrer les éléphants qui constituent un élément fondamental de notre environnement. Tout doit donc se faire dans le strict respect de nos lois et règlements en la matière », a-t-il conclu montrant sa volonté de trouver le juste milieu dans la coexistence entre l’homme et les éléphants.
Michael Moukouangui Moukala
Bonjour,
Qu’ est que vous entendez par rétracter ? Non, il ne s’est pas rétracté. Il rappele et fixe les limites de ses propos pour éviter les abus et dérives. C’est souvent pour cette raison que certaines personnes évitent les interviews des journalistes car très vite on transforme la pensée des personnes interviewés en employant des mots non adaptés qui créent des contresens. A bon entendeur salut !