Le programme Ecosystème fragiles d’Afrique centrale (Ecofac), financé par l’Union Européenne (UE) dans la sous-région célèbre le 30e anniversaire de son déploiement dans le soutien aux pays de la sous-région à la conservation et la préservation de la biodiversité. Ministre des Eaux et Forêts du Gabon, impossible pour le Pr. Lee White de ne pas lier son histoire au Gabon à celle du déploiement de ce programme dans le pays.
Scientifique spécialisé en zoologie et écologie, le Pr. Lee White découvre le Gabon en janvier 1989 dans le cadre des recherches liées à ses études en zoologie. Il est alors âgé de 23 ans et découvre le pays dans un tournant décisif de l’histoire de la conservation de ses espaces naturels avec la planification du programme Ecosystème fragiles d’Afrique centrale (Ecofac), financé par l’Union Européenne (UE) dans la sous-région et sous partenariat avec la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC).
Le Prof. Lee White s’en souvient comme si c’était hier. « La première réunion d’Ecofac, pré-Ecofac, celle liée à la planification du programme a eu lieu à l’hôtel de La Lopé en 1988 mi-décembre par là. (…)Je regrette de n’avoir pas été là ! Je suis arrivé deux semaines après. Je crois bien que j’ai participé à l’origine d’Ecofac mais deux semaines après son lancement », retrace-t-il.
Dès son arrivée, il se fera ensuite embaucher à mi-temps sur Ecofac1 (Wildlife Conservation Society), phase grâce à laquelle il formera les écoguides de La Lopé et participera à des études sur la végétation de la localité. Dans cette même localité, Lee White va par ailleurs participer à plusieurs actions de recherches scientifiques pour comprendre les mutations qui s’opèrent au sein de la biodiversité locale, enfin d’en déterminer les défis d’avenir en termes de conservation ou de préservation.
« Pendant la première phase d’Ecofac, les connaisseurs savent que La Lopé n’était pas un parc national mais une réserve de faune à 100% couverte des permis forestiers. A l’époque au Gabon, il n’y avait pas d’aires protégées. Disons qu’il y avait des zones comme La Lopé où les animaux étaient protégés mais les plantes et autres ne l’étaient pas », explique Lee White.
Pour le ministre des Eaux et Forêts, c’est Ecofac qui a été le déclencheur de la protection au Gabon. « C’est Ecofac1 qui nous a permis de lancer l’évaluation des aires protégées au Gabon. C’était une centaine des chercheurs qui ont travaillé et qui a abouti en 2002, à la création des parcs nationaux », explique-t-il. Ecofac 1, 2, 3, 4,5 et 6, Lee White a été de tous les rendez-vous du programme au Gabon et c’est avec fierté, 30 ans après, que ce dernier a retracé le 10 juin dernier à l’hôtel Boulevard, son parcours avec ce programme. « Je suis un enfant d’Ecofac », lance-t-il reconnaissant.
En quelque sorte, il faut dire que le programme Ecofac a scellé le lien de Lee White, jeune britannique avec le Gabon. Celui de son avenir également, alors qu’il a été de tous les grands rendez-vous de l’histoire de la conservation et de la préservation de la biodiversité de ce pays. En 2008, lorsqu’il quitte WCS et acquiert la nationalité, ce dernier est un gabonais plein, façonné par les rites et traditions de La Lopé grâce à ses excursions professionnelles à l’intérieur de cet espace géographique protégé.
Michaël Moukouangui Moukala