Le Gabon, qui veut implémenter une nouvelle stratégie destinée à lutter efficacement contre le Conflit homme-faune (CHF) est à la recherche du juste milieu pour répondre aux objectifs de protection de la faune et de préservation de la vie humaine. Cet impératif fait la part belle à une stratégie nationale assez résiliente.
Au Gabon, la question du Conflit homme-faune (CHF) retient toujours l’attention des plus hautes autorités. En quête d’un meilleur modèle de coexistence pacifique entre les éléphants et les communautés locales, le Gouvernement ne cesse de réfléchir à des solutions adéquates pour atténuer ce conflit. Dans la foulée des efforts entrepris jusqu’ici, le ministère de l’Environnement chargé de la question du Conflit homme-faune vient de proposer une nouvelle stratégie. Celle-ci se veut résiliente, avec un objectif clair de concilier protection de la faune et préservation de la vie humaine.
Inclusive et participative, la nouvelle stratégie veut aboutir à une gestion coordonnée et durable du conflit Homme-Faune, non sans manquer de répondre aux préoccupations des populations locales, dont la collaboration est aussi essentielle pour le succès de cette initiative. « L’objectif principal est d’aboutir à une véritable concertation avec les ONG de conservation, dans le but de préserver la vie humaine tout en assurant la protection de la faune », a fait savoir Arcadie Svetlana Minguengui Ndomba épse. N’zoma, ministre de l’Environnement, du Climat et du Conflit homme-faune.
Depuis 2010, c’est la troisième stratégie proposée par le Gouvernement pour en venir à bout de ce problème. La dernière en date remonte à 2021, lorsque face à l’effervescence de ce conflit, des « Assises nationales sur le conflit homme-éléphant » avaient été organisées sur trois jours pour atténuer ce conflit. L’un des points de solution de ces assises était entre autres, la mobilisation de la somme de 3 milliards de francs CFA pour la construction des barrières électriques, justifiant notamment le déploiement de l’ONG Space for Giants (SFG) sur ce volet.
Si la volonté était que « ces assises soient couronnées par des actions qui vont permettre de réduire ce conflit et rendre justice aux victimes», il faut reconnaître que cette stratégie était en soi un échec. Et pour cause, partout à travers le Gabon, l’enracinement du conflit exaspère les populations qui ne savent plus quoi faire. Plantations, maisons et personnes sont détruites et tuées par les éléphants, occasionnant des dommages tant moral, économique que social. Pour les ONGs contactées par notre rédaction, sans une solution qui tienne compte de la réalité endogène des communautés impactées par ce problème, il sera difficile d’en venir à bout. Certaines estiment même que le Gabon « fait du sur place » dans sa lutte contre ce conflit. Cette vision du problème impose donc au Gouvernement de repenser son modèle d’action, en dehors des canevas dictés par la volonté des organismes internationaux. Sans quoi, selon de nombreuses voix, les mêmes causes produiront les mêmes effets et le Gabon sera dans un éternel recommencement dans la lutte contre ce conflit.
Michael Moukouangui Moukala