Le Gabon marque un tournant décisif dans sa lutte contre les déchets plastiques avec la promulgation de la loi n°009/2024, interdisant les plastiques à usage unique. Afin d’accompagner sa mise en œuvre et de sensibiliser la population à son importance historique, un atelier d’information s’est tenu lundi 25 août 2024 à l’Hôtel de Ville de Libreville. Cet événement a été organisé par le Copil Citoyen et l’ONG One Forest Youth Initiative (OFYI), en collaboration avec le ministère de l’Environnement et du Développement durable et l’Hôtel de ville.
La question de l’élimination des plastiques dans une optique d’économie circulaire constitue un enjeu crucial pour la préservation de l’environnement au Gabon. Alors que les déchets plastiques continuent de polluer les océans, d’encombrer les rues et de saturer les décharges, des initiatives émergent pour limiter, voire éradiquer leur utilisation. C’est à ce titre que s’inscrit l’atelier organisé en début de semaine par le Copil Citoyen et l’ONG One Forest Youth Initiative (OFYI), en collaboration avec le ministère de l’Environnement et du Développement durable et l’Hôtel de ville. Celui-ci a permis de sensibiliser les participants à la portée de cette loi, qui ratifie l’ordonnance n°0012/PR/2024 du 4 août 2024, visant à interdire les plastiques à usage unique en République gabonaise.
Une mobilisation collective pour un enjeu environnemental majeur
L’événement a rassemblé des acteurs de la société civile, des étudiants et des parties prenantes directement concernées par cette problématique au Gabon. L’objectif était d’informer sur les dispositions légales, de discuter des défis liés à la pollution plastique et de promouvoir des solutions collectives et durables pour lutter efficacement contre ce fléau.
Le Délégué spécial adjoint 1 de la Commune de Libreville, Joseph Landry Mavoungou Ndong Biteghe, représentant le Délégué spécial empêché, a salué cette initiative en déclarant : « je tiens à exprimer notre sincère gratitude au Copil Citoyen et à l’ONG One Forest Youth Initiative, deux organisations non gouvernementales qui œuvrent sans relâche pour la préservation de notre environnement. » Il a également souligné que : « à Libreville, plus que dans d’autres régions, les impacts des plastiques sont visibles chaque jour. La mise en œuvre de cette loi est essentielle pour préserver notre environnement et offrir aux générations futures un cadre de vie plus sain. »
Les exclusions prévues par la loi
La loi n°009/2024 prévoit des exceptions, notamment pour les plastiques à usage médical et pharmaceutique, industriel et agricole, ainsi que pour ceux destinés à la collecte des déchets ou aux usages alimentaires, et pour les sacs cabas réutilisables. Coordinateur général du Copil Citoyen, Aimé Ndoutoume Ndong a rappelé que : « la pollution plastique constitue un enjeu majeur pour notre pays. Ce cadre légal est une opportunité pour encourager des pratiques éco-responsables et protéger notre environnement. »
Une transition encore en préparation
Malgré l’adoption de cette loi, il demeure des défis importants à relever. La population, habituée depuis des décennies à l’usage des plastiques à usage unique, pourrait éprouver des difficultés à changer ses pratiques. Cependant, pour Judicaël Léonce Anvane Obame, un responsable du ministère de l’Environnement et du Développement durable, « il n’existe pas de loi facile à mettre en œuvre. La loi vient toujours avec une contrainte. L’objectif est donc de faire en sorte que cette loi soit appliquée de la manière la moins difficile possible. Nous travaillerons dans ce sens dans les semaines et mois à venir. »
Sensibilisation et préparation avant l’application effective
Pour le moment, l’application de cette loi n’est pas encore effective. En effet, des mécanismes comme les incitations, les alternatives aux plastiques et l’évaluation de l’impact financier sont encore en cours de mise en place. Une période transitoire est accordée jusqu’en février 2025 pour permettre aux acteurs concernés de se préparer.
C’est donc pourquoi Max Axel Bounda, le directeur des programmes de l’ONG OFYI, a appelé à une mobilisation collective. « Chacun de nous a un rôle à jouer pour que cette loi, qui a impliqué l’adhésion de plusieurs entités ministérielles, soit un succès. Cela passe par des choix conscients au quotidien », a-t-il fait savoir.
Un avenir sans plastique : un effort collectif indispensable
Avec cet atelier, Libreville démontre qu’une coopération entre les acteurs publics, privés et les citoyens est possible pour construire un avenir sans pollution plastique. Cependant, la réglementation seule ne suffira pas. Il est essentiel de sensibiliser les consommateurs aux impacts environnementaux des plastiques et de les encourager à adopter des comportements plus durables. Les entreprises, quant à elles, devront innover pour proposer des solutions résilientes afin de faciliter cette transition.
Le succès de cette loi dépendra donc d’une prise de conscience collective et d’un encadrement législatif rigoureux, qui ensemble permettront de poser les bases d’un Gabon véritablement engagé dans la préservation de son environnement.
Wilfried Mba Nguema