Même si rien ne semble nous le montrer, la fonte massive des glaces au niveau du Groenland et de l’Antarctique modifie la diminution de la vitesse de rotation de la terre. Ce qui a pour conséquence de rallonger la durée de nos journées.
Ce changement s’explique théoriquement par que les océans gagnent en volume, ce qui crée une redistribution de la masse de la planète. Progressivement, celle-ci se concentre de plus en plus autour de l’équateur, d’où le fait que la Terre est plus lente à opérer sa rotation.
Si on ne semble être conscient de ce phénomène, celui-ci peut cependant affecter les systèmes informatiques chargés de contrôler les transactions financières, mais aussi les GPS et les réseaux électriques.
D’ordinaire, prévient Surendra Adhikari, une chercheuse à la NASA, toutes les journées n’ont pas exactement la même durée, même en temps normal. Par exemple, explique-t-elle, l’influence de la lune peut engendrer des fluctuations, tout comme la vitesse de rotation du noyau interne de la Terre, qui n’est pas fixe. Même les mouvements de la croûte terrestre peuvent avoir un impact sur la durée du cycle terrestre.
En revanche, la hausse de 10 centimètres du niveau moyen des mers depuis 1993 provoque des bouleversements bien plus rapides et importants que précédemment. D’après les calculs de Surendra Adhikari et son équipe, la perte de vitesse de 1,33 millisecondes par siècle pourrait être quasiment multipliée par deux avant l’année 2100, pour atteindre 2,62.
En conséquence, il finira sans doute par être nécessaire d’ajuster l’horloge mondiale, comme cela a déjà été le cas à plusieurs reprises par le passé. Depuis 1972, 27 secondes ont été ajoutées à notre horaire officiel international afin de compenser le ralentissement de la rotation terrestre. Mais ce fonctionnement ne plaît pas à tout le monde: plusieurs entreprises du monde de la Tech ont par exemple fait savoir leur mécontentement, affirmant que ces ajustements étaient susceptibles de provoquer l’effondrement de certains réseaux.
Reste que tous les scientifiques à l’œuvre sur ce dossier s’accordent sur un point: par rapport à d’autres effets du changement climatique, l’augmentation de la durée des journées est tout à fait anodine. « Si vous vivez dans une zone côtière de basse altitude, vous pouvez ne pas vous sentir concerné, reconnaît Judah Levine, physicien au National Institute of Standards and Technology. C’est le cadet de vos soucis. Vous avez de bien plus gros problèmes à affronter.»
La Lettre Verte avec Slate.fr