Les discussions autour de la 20e réunion du PFBC qui se déroulent à Kinshasa, en RDC, mettront en jeu ce mardi 4 juin 2024, les officiels de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) qui édifieront l’opinion sur le Laboratoire de génétique de la faune. Cet outil est présenté comme un instrument efficace de lutte contre la criminalité faunique dans le bassin du Congo.
Malgré sa position géostratégique et les efforts consentis ces dernières années pour contenir les dérives liées à la préservation de la faune et de la flore, la région du bassin du Congo n’est pas exemptée de trafic de tout genre qui menace l’équilibre de la flore et la pérennité des ressources naturelles. Trafic de faune notamment de l’ivoire, braconnage, exploitation forestière illégale et autres, la zone est soumise à des pressions qui compromettent la conservation.
Si depuis plusieurs années, la question de la criminalité faunique retient l’attention des décideurs politiques du bassin du Congo, ces derniers sont d’avis que ce facteur menace gravement la paix et la stabilité sociale, au même titre que les autres formes de criminalités. « L’ampleur et l’impact du trafic des ressources naturelles n’est plus aujourd’hui une simple question de dommages à l’environnement, mais constitue une menace à l’état de droit, la paix, la sécurité, ainsi que l’économie et aux conditions de vie de millions de personnes », avait conclut en septembre 2022 à Brazzaville au Congo, la Réunion extraordinaire du Conseil des Ministres de la Comifac, préparatoire aux différentes Conférences des Parties (CdP) en 2022 (climat, biodiversité et CITES.
Cette table, ronde comme beaucoup d’autres d’ailleurs, relevait la nécessité de mettre en place des mécanismes plus efficaces de lutte contre la criminalité. Au Gabon, c’est justement le rôle que joue le Laboratoire de génétique de la faune de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN). Mis en place en 2021, le Laboratoire de génétique de la faune est un outil scientifique qui permet d’effectuer des recherches génétiques sur les espèces sauvages, dans le but d’améliorer la gestion de la conservation de ces espèces au Gabon.
Selon un résumé à la communication de l’ANPN à la 20e réunion des Parties des forêts du bassin du Congo (PFBC) qui se tient actuellement à Kinshasa, en RDC, « l’un des atouts du laboratoire est son expertise et sa capacité à effectuer des analyses génétiques avancées sur les éléphants de forêt, grâce au développement de tests ADN novateurs pour les éléphants de forêt et au développement d’une vaste base de données génétique ». L’ANPN ajoute que ces techniques ont été appliquées avec succès pour le premier recensement génétique national des éléphants de forêt en 2021, ainsi que plusieurs études sur le comportement des éléphants, notamment dans le cadre de la compréhension des conflits homme[1]éléphants.
Depuis son existence, le laboratoire a permis d’apporter son expertise pour l’analyse de plusieurs saisies de produits fauniques au Gabon, mais aussi au Cameroun et au Nigeria, grâce à son système de gestion de la qualité (SGQ), conforme aux normes et recommandations internationales. La question du conflit homme-faune n’est pas en reste.
Partie prenante d’un panel ce mardi 4 juin 2024, les échanges autour de cet outil permettront de discuter de l’importance des techniques génétiques pour le suivi de la faune et du potentiel de la génétique forensique pour appuyer la lutte contre la criminalité faunique dans le Bassin du Congo.