Près de deux mois après l’interpellation de deux présumés trafiquants d’ivoire à Lambaréné, capitale provinciale de la province du Moyen-Ogooué, c’est au tour de Lastoursville et Koula-Moutou, villes de la province de l’Ogooué-Lolo, d’enregistrer des cas de trafic d’ivoire. Des interpellations qui relancent la question du trafic de la faune sauvage au Gabon en dépit de l’offensive menée.
Le trafic de faune persiste au Gabon malgré la diligence des acteurs engagés dans la conservation de la faune. C’est ce que l’on constate alors que la direction provinciale des Eaux et Forêts, la direction de Lutte Contre le Braconnage et l’antenne de la Police Judiciaire de l’Ogooué-Lolo, appuyés par l’ONG Conservation Justice, ont récemment, à Lastoursville et Koula-Moutou, procédé à l’arrestation de trois présumés trafiquants d’ivoire. Des trois trafiquants, deux ont été pris en flagrant délit de détention illégale et de tentative de vente illégale de deux pointes sectionnées en six morceaux.
En effet, informés par une personne digne de foi que des actes illégaux auraient lieu dans un quartier de la ville, une équipe conjointe composée des agents de la Police Judiciaire de l’antenne de l’Ogooué-Lolo et de ceux de l’administration des Eaux et Forêts, avec l’appui de l’ONG Conservation Justice, vont conjuguer leurs efforts pour tenter d’identifier et d’arrêter les personnes suspectées.
Après plusieurs heures de surveillance dans le quartier où devait avoir lieu la transaction, leur patience finira par porter ses fruits. Ils vont en effet apercevoir deux individus dont l’un portait un petit sac de voyage suspect. Ensemble, ils vont se diriger vers une résidence. Les agents de la Police Judiciaire feront irruption et constateront que le petit sac de voyage possédant les deux présumés trafiquants contenait de l’ivoire. Une fouille minutieuse du sac permettra de découvrir qu’il contient deux pointes d’ivoire sectionnées en six morceaux et pesant une dizaine de kg.
Interrogé à propos de leur présence sur le lieu de la transaction avec ces ivoires, le présumé trafiquant répondant aux initiales L.M.A.A. reconnaîtra avoir joué le rôle de démarcheur. Quant au trafiquant répondant aux initiales à L.J.S., il va reconnaître être le propriétaire des deux pointes d’ivoire. Les deux présumés trafiquants d’ivoire reconnaîtront avoir acheminé ces ivoires dans le but de les vendre et citeront une troisième personne.
Dénommé M.P, un troisième présumé trafiquant a été interpellé le lendemain après dénonciation. Il détenait deux pointes d’ivoire qu’il gardait à son domicile.
Les trois présumés trafiquants d’ivoire, qui sont tous de nationalité gabonaise, seront gardés à vue au poste à l’antenne de la Police Judiciaires de Koula-Moutou. Ils seront poursuivis pour détention, tentative de commercialisation, complicité de détention, complicité de tentative de commercialisation de pointe d’ivoire et abattage illicite d’une espèce intégralement protégée. Ils risquent une peine de prison de 10 ans et d’une amende égale au quintuple de la valeur marchande des pointes d’ivoire trouvées en leur possession conformément aux articles 390, 392 et 396 du nouveau Code pénal et 275 du code des Eaux et Forêts.
Il est à rappeler que les cas d’abattage d’éléphants pour légitime défense et de la protection des biens nécessitent d’en informer directement les services compétents, notamment ceux des Eaux et Forêts.
La Rédaction