Au Gabon, les murmures de la loi sur la pollution plastique font encore écho auprès des organisations de la société civile. Preuve que son cheminement n’est pas encore abouti, alors que depuis 2021, ce projet de loi enchante les débats entre le ministère des Eaux et Forêts et les parlementaires.
Face à la prolifération des déchets plastiques et à l’inconstance urbaine que cela crée ces dernières, la société civile s’inquiète. Si rien n’est fait, avec l’augmentation prévu de la population du Grand-Libreville à 1.000.000 d’habitants d’ici 2030, contre 870.000 actuellement, les projections montrent, selon Nicaise Moulombi, président du Réseau des Organisations de la Société Civile pour l’Économie Verte en Afrique Centrale (Roscevac), que la production des déchets ménagers devrait passer de 441 588 tonnes en 2021 à 906 800 tonnes en 2035. Ce qui ne sera pas sans conséquence sur les écosystèmes urbains et la santé des populations.
Pour pallier cette urgence, le membre de la société civile plaide pour l’élimination totale des déchets plastiques au Gabon. C’est tout l’enjeu de son dernier face à face à l’Assemblée nationale courant le mois de décembre 2023 avec les députés de la Transition, dans le cadre de la « Table ronde relative au plaidoyer pour l’élimination des déchets plastiques au Gabon ». L’activisme de Nicaise Moulombi sur la question de la pollution plastique par du constat selon lequel « la capitale Libreville se trouve de plus en plus menacée par la prolifération des déchets urbains du fait de l’accroissement de la population. » Il faut donc dans l’immédiat d’après lui, trouver une solution à ce problème.
« Je saisis donc l’occasion qui m’est offerte pour appeler votre attention et votre implication dans le processus d’adoption de la loi sur la gestion des déchets, en cours d’examen au Parlement. Car, cet outil juridique et réglementaire permettra de tirer profit de la valeur économique des déchets (…) », s’était-t-il exprimé devant les Députés. Pour le membre de la société civile, l’adoption de cette loi permettrait de « créer des chaînes de valeur à travers des micro-projets portés par les jeunes ». C’est dans ce sens qu’il a proposé aux autorités de la Transition, l’élimination optimale et une valorisation durable des déchets par la fermeture de la décharge à ciel ouvert de Mindoubé et la mise en place d’un Centre de valorisation des déchets.
Si le plaidoyer de Nicaise Moulombi s’inscrit dans une démarche résiliente au Gabon, en lien avec les objectifs de développement durable qui s’applique au Gabon, cela fait cependant plusieurs années que la loi sur la pollution plastique fait ses pas au Gabon. En mars 2023, lors d’une Commission ad hoc à l’Assemblée nationale, les responsables des ministères de l’Economie et des Eaux et Forêts avaient déjà été auditionnés à ce sujet. L’effectivité de cette loi « vise à doter notre pays d’un cadre légal robuste en matière de lutte contre les plastiques à usage unique et qui permettra de favoriser le développement d’alternatives à ces produits ».
Avec inquiétude et impatience, de nombreux acteurs de la société attendent l’émulation de cette loi qui devrait changer le visage de la belle Libreville, en crain à l’insalubrité dû en partie au plastique.
Michael Moukouangui Moukala