Le Syndicat national des Écogardes du Gabon (SYNEG) menace de rentrer en grève le 22 septembre, alors qu’un préavis de grève a été déposé le 12 septembre auprès du Secrétariat exécutif de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN). Pour la hiérarchie de l’ANPN, le SYNEG n’a pas une démarche constructive.
Après les menaces de rentrée en grève de mars et d’août 2023, le Syndicat national des Écogardes du Gabon (SNEG) veut récidiver avec un nouveau mouvement de grève. Dans un courrier adressé au Secrétariat Exécutif de l’ANPN et ayant pour objet le « préavis de grève », le SYNEG menace de rentrer en grève le 22 septembre si ses revendications ne sont pas prises en compte.
Le syndicat qui regroupe les Écogardes du Gabon revendique les salaires du mois d’août 2023, l’assurance maladie complémentaire, l’audit physique du personnel, la poursuite des visites médicales, la fin des représailles contre les syndiquées et l’annulation des nominations basées selon le syndicat sur le « copinage » et bien d’autres. « Au vue de tous ces manquements, l’Assemblée générale à l’unanimité a décidé d’entrer en grève générale illimitée à compter du 22 septembre 2023 dans l’ensemble du réseau des Treize parcs nationaux du Gabon, ainsi que ses Aires protégées », mentionne le préavis de grève signé du Secrétaire général du SYNEG, Sosthène Ndong Engonga.
Informée de cette énième volonté de grève, la hiérarchie de l’ANPN s’étonne de l’action syndicale du SYNEG qui selon un responsable de l’ANPN, ne favorise pas une action constructive pour le bien-être des parcs nationaux. « Le SYNEG n’attend qu’un petit manquement de la part de la hiérarchie, par exemple en matière de paiement des salaires, pour mettre sur la table tous les dossiers qui ont été mis dans le cahier de charges des revendications anciennes, lesquelles d’ailleurs ont aujourd’hui évolué », fait remarquer le responsable interrogé par un confrère.
Pour ce dernier, l’un des défis auquel travaille la hiérarchie de l’ANPN est celui de parvenir à l’amélioration des conditions de traitement de tous les agents confondus, en commençant par les Écogardes qui sont selon la vision présentée en juillet dernier par le Secrétaire Exécutif de l’ANPN, Christian Tchemambela, lors de la journée mondiale des écogardes, un pilier essentiel de la stratégie de développement écologique du Gabon. C’est à ce titre, souligne notre, que dans le souci d’un renforcement des capacités, qu’une évaluation avait été organisée en direction de cette catégorie d’agents. La même source met aussi en avant, les visites médicales qui ont permis de connaître l’état de santé des agents, notamment ceux faisant le terrain. « Lorsqu’ils parlent du copinage et autre, dans une administration, à partir du moment où il y a la mise en place des évaluations, c’est pour connaitre qu’elle est le niveau requis des agents pour pouvoir exécuter la mission pour laquelle ils ont été assignés. Si au sortir de cette évaluation, il y a des agents qui sont sortis du lot et qui se sont montrés vaillants en remplissant les critères de notation, le rôle des dirigeants de l’agence est celui de les promouvoir en les rehaussant à des postes de responsabilité », explique le responsable.
Le conflit interne à l’ANPN laisse entrevoir des emprises dont la persistance suscite des interrogations. D’un côté, une partie des agents dressent le portrait d’une entité souffrant de plusieurs maux, de l’autre, une autre partie fait l’éloge d’une gouvernance qui a permis de faire évoluer certains maux, à l’exemple de la question des arriérés des salaires et de la sécurité sociale (CNSS). De son côté la hiérarchie se veut directe en rassurant sur la bonne évolution des choses au gré cependant d’après elle, des garanties financières des partenaires au développement des politiques de préservation de la nature. Pour le responsable, toutes les questions en suspens et faisant l’objet de discorde connaissent à l’ombre du SYNEG, un début de satisfaction. Plus qu’une question de temps avant que leur aboutissement soit effectif. Cette garantie ne fait cependant pas l’unanimité chez les grévistes.
Michael Moukouangui Moukala