Alors qu’elle s’est rendue comme à son habitude en forêt pour la cueillette de brousse communément appelé au Gabon “feuilles de manioce” et servant à l’emballage de ce met local, dame Agnès Ileze a perdu la vie, attaquée par un éléphant. Son corps retrouvé il y a juste deux jours était dans un état de putréfaction avancée.
Les populations de la commune de Makokou, capitale provinciale de la province de l’Ogooué-Ivindo, sont en émoi depuis la découverte macabre, de dame Agnès Ileze, il y a quelques jours. Le fait divers qui remet au goût du jour la problématique des attaques des éléphants sur les humains s’est produit à 110 kilomètres de la ville de Makokou, à Etakaniabé.
Partie toute seule en forêt à la recherche des feuilles d’emballage de manioc, dame Agnès Ileze ne reviendra pas au village, car attaquée par un éléphant pendant qu’elle s’adonnait à sa tradition pratique. La dépouille macabre découverte éventrée et en état de décomposition sur un site de cueillette de feuilles de brousse laisse entrevoir l’agressivité de l’assaut du pachyderme sur la victime.
Au Gabon, particulièrement dans la zone de l’Ogooué-Ivindo, ce n’est pas la première fois qu’un tel fait-divers se produit. Depuis quelques années en effet, les attaques des éléphants sont devenues monnaie-courante dans le pays. Une réalité que certains spécialistes expliquent par des facteurs tels que l’exploitation forestière répandue dans le pays, l’augmentation de la population d’éléphants (95000) mais également à la protection dont bénéficie ces animaux.
Si cette attaque relance la question du Conflit homme-faune (CHF) au Gabon, elle interpelle surtout les autorités de la Transition sur la nécessité de trouver une solution qui permettra à la fois de garantir la sécurité des populations et la pérennité de la population d’éléphants sur le sol gabonais. Il faut croire que le président de la Transition, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema accorde une importance particulière à cette question, d’autant plus que le ministère des Eaux et Forêts admet désormais dans sa nomination la question du CHF.
Ce fait-divers est cependant un baptême de feu pour le nouveau ministre des Eaux et Forêts, le Colonel Maurice Tossui Allogho qui remplace le Prof Lee White. D’ailleurs lors de sa prise de fonction en milieu de semaine, ce dernier a dit mettre l’homme au centre des préoccupations de sa gouvernance. Face aux attentes nombreuses des populations, une telle considération ne pourrait qu’être bien perçue.
Michael Moukouangui Moukala