Objet de controverse, l’accès à la terre a été verrouillé aux résidents étrangers au Gabon. Annoncé par le président de la Transition, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, tout un article a été consacré à ce chapitre dans la Charte de la Transition publiée il y a quelques jours au Journal Officiel.
Au Gabon, les étrangers ne pourront plus être propriétaire de terre en lieu et place des nationaux. Alors qu’en début de semaine, le président de la Transition, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema a annoncé la fin de la marginalisation des nationaux sur la question foncière au détriment des étrangers, la volonté de ce dernier vient, à travers la Charte de la Transition, d’etre concrétisée. Désormais, à travers l’article 28 de ladite Charte, il est fait mention que « la vente des terres aux non-nationaux est interdite en République gabonaise».
Cet article qui concrétise la volonté affiché par le nouveau visage du pouvoir gabonais, lors de sa prise du pouvoir le 4 septembre dernier, de nationaliser la question foncière, fera a en point douter le bonheur des Gabonais, tant le secteur du foncier à durant plusieurs années été au cœur des tensions entre les nationaux et les expatriés qui se sont souvent revendiqués etre propriétaire des terres parfois ancestraux au Gabon. C’est le cas à Libreville où Libanais, béninois, maliens, camerounais et autres possèdent des domaines parfois acquis sur la douleur des familles gabonaises.
En Afrique, le Gabon figurait jusqu’à l’adoption de cette loi, en million d’hectares, parmi les dix premiers pays à vendre ou à faire louer ses terres. Ce phénomène qui s’est développé dès le début des années 2000 a connu une fulgurante percée dix ans après, c’est-à-dire en 2010, du fait de la mise en chantier du pays et du fait besoin des autorités d’enclencher le processus de « l’Emergence » tel que promu par l’ancien président de la République, Ali Bongo Ondimba. Il faut dire que la persistance de ce problème tenait aussi de la responsabilité des gouvernements qui se sont succédés depuis 2009, lesquels n’ont pas accordé du crédit à ce problème et y trouver des solutions.
On s’en souvient surtout que des campagnes telle que Touche Pas A Ma Terre !, lancée au lendemain de l’adoption d’un projet de décret du Gouvernement visant à céder à titre gracieux, à la Caisse des Dépôts de Consignations (CDC) certains titres fonciers de l’Etat, ont souvent alerté l’Etat sur l’émancipation d’une politique dangereuse pour le pays. Mais en vain ! Les dirigeants de l’époque se sont présentés comme des complices d’un système qui paupériser davantage les populations et faisait des gabonais, des étranges sur leur propre sol.
Michaêl Moukouangui Moukala