La nuit des idées initiée par l’Institut Français de Libreville est aussi le temps des belles découvertes. D’ailleurs en voulant « Ré-enchanter la nature », c’est aussi les passions que cette initiative « Ré-enchante ». C’est ce que les passionnés d’ornithologie, conviés dimanche 5 juin à l’initiation à l’ornithologie à la résidence de l’Ambassadeur de France, ont découvert. Du haut de son statut de diplomate, Son Excellence Alexis Lamek est un grand passionné d’oiseaux.
Si vous lui posez la question de savoir d’où lui vient cette passion pour les oiseaux, il lui sera impossible de vous situer avec exactitude. Mais tout ce que sait l’Ambassadeur de France au Gabon, c’est qu’il a grandi en ville où les oiseaux se faisaient rare. Peut-être tout part de là. De la curiosité et de l’envie de les voir. « Les oiseaux m’intéressent beaucoup depuis longtemps. Depuis que je suis tout petit, j’ai cette passion pour ces animaux » dévoile l’Ambassadeur, la joie sur le visage d’avoir le temps d’une matinée, découvert près d’une vingtaine d’oiseaux en compagnie de quelques passionnés.
La résidence de l’Ambassade de France, une niche écologique urbaine insoupçonnée
Contrairement à certains passionnés d’ornithologie, l’Ambassadeur n’a pas eu besoin de marcher sur des dizaines de kilomètres pour être au contact de ses animaux adorés. La concession de la résidence de l’Ambassade de France du Gabon est un réservoir de biodiversité qui attire une soixantaine de ces mammifères. Des Boulbouls de jardins, des Souimanga à tête verte, des Barbican bidentés, des Coucals, des Camaroptères, des Perroquets, des Tourterelles, des Coucou didric, des Tisserin (gendarme), des Hérons, des Souimanga à ventre olive, des =Corbeau pie, … on y trouve une abondance d’oiseaux qui trouvent en cette concession, un excellent habitat naturel.
Logée en plein centre-ville, cette niche écologique offre en effet de meilleures conditions de vie et de reproduction de ces différentes espèces. « Ce sont des oiseaux des villes. On a découvert une vingtaine d’espèces dont certaines étaient vraiment très belles (…). Ceci montre bien que l’on a à porté des mains, une richesse extraordinaire dans cette belle ville de Libreville », explique Son Excellence après un tour de piste dans la concession. Il à toutefois conscience que sans son métier de diplomate, il n’aurait peut-être pas eu la chance d’une telle évadée. « De par mon métier, j’ai la chance de changer de pays tous les trois ou quatre ans, de découvrir à chaque fois des pays nouveaux, des gens nouveaux, des histoires nouvelles, des cultures nouvelles et puis des nouvelles espèces d’oiseaux. Cela fait partie des grands plaisirs que j’ai dans mon métier », reconnaît-t-il.
Le Gabon, un réservoir de biodiversité
Riche d’une exceptionnelle biodiversité, le Gabon dont la capitale est Libreville offre en effet des bonnes conditions pour le peuplement des oiseaux de tout genre. Mais pas que. Le pays comptabilise selon les inventaires, près de 800 espèces d’oiseaux, soit environ 200 espèces de plus que la France dont la superficie dépasse cependant celle du Gabon. Toute chose rendue possible par la richesse des écosystèmes, offrant les meilleures possibilités de vie naturelle aux espèces. En cela, fait savoir l’Ambassadeur, « le Gabon est une destination qui est bien connue des ornithologues du monde entier qui veulent tous venir voir des oiseaux endémiques ».
Pour Alexis Lamek, cette richesse mérite d’être valorisée. « C’est un bel endroit lorsque l’on aime les oiseaux. Je pense que les Gabonais ont la chance d’avoir ce beau patrimoine. Si bien que comme aujourd’hui, il faut le célébrer en le découvrant. C’est aussi bien de l’utiliser pour faire venir des touristes, des gens qui vont aimer ça et qui s’aventurer à la découverte de ce beau pays. »
Mais au-delà de la valorisation, la nécessité de le préserver s’impose tout autant, puisque si les oiseaux nichent ici et là c’est avant tout parce que des efforts ont été consentis pour préserver l’environnement au Gabon. Donc, permettre ce peuplement. Grâce à des programmes spécifiques orientés vers la compréhension de la dynamique des forêts, l’exploitation durable de celles-ci et la finance carbone, la France épaule le Gabon sur ce volet. Ces efforts méritent cependant plus de regain d’attention de la part des partenaires extérieurs.
Un trophée ornithologique à faire valoir
Référencé sur des sites tels que eBird parmi les dix meilleurs observateurs d’oiseaux au Gabon avec 354 observations, l’Ambassadeur de France entend bien faire valoir son exploit du week-end écoulé. Cependant, avec une explosion des observations entre le carrefour de Bolokoboué, le Cap Estérias, Port Gentil, le Cap Lopez–Pointe Nord, Libreville pour ne citer que ces quelques lieux, le Gabon offre à Son Excellence, des sites de choix pour exprimer sa passion. Il faut dire que le diplomate a certainement trouvé en le pays un lieu où les oiseaux se donnent à voir facilement. A son compteur d’observations, 18 espèces d’oiseaux seront répertoriées.
Michaël Moukouangui Moukala