Apportant une “aide aux victimes du Conflit homme faune” (CHF) au Gabon, le président de la République, Ali Bongo Ondimba a annoncé la semaine dernière, le décaissement d’une somme d’environ 4 milliards de francs CFA à partager entre les différentes victimes de ce conflit. Cette somme ne fait cependant pas l’unanimité auprès des techniciens agricoles.
Au total, c’est plus de 250 000 francs CFA par plantation contre 2 millions de francs CFA par personnes tuées que devraient percevoir les 13000 victimes du Conflit homme faune recensées à travers le pays. Des sommes moins bien appréciées par les bénéficiaires et autres techniciens de l’agriculture qui les perçoivent comme étant insuffisantes.
Et pour cause, elles sont pour le premier cas, 17% inférieures aux dépenses effectuées pour la culture d’une plantation de bananes par exemple. En effet, entre le débroussaillage, l’abattage, le tronçonnage, le nettoyage, le piquetage, le trouaison et le planting, c’est plus de 250 000 francs CFA qui est dépensé.
Quant aux 2 milliards de francs CFA, certains estiment que ce montant n’est pas équivaut à la hauteur de la perte humaine, en comparaison là-aussi à des cas similaires des pays sur lesquels le Gabon tire son modèle de riposte contre ce conflit.
Si les interprétations sur cette aide ne cessent d’alimenter les discussions à travers le pays, certains appellent le ministre des Eaux et Forêts, Professeur Lee White à dévoiler au grand jour les recommandations des assises sur le CHF. Lesquelles avaient débouché sur la nécessité à très court terme, d’indemniser à hauteur de 2 milliards de francs CFA au titre de la Loi de Finances 2022, les victimes.
Plusieurs mois après, cette aide n’a jamais vu le jour, incitant dans une moindre mesure, le président de la République à prendre le problème à bras le corps, même si d’aucuns y voient un acte de campagne alors que s’approchent les élections présidentielles.
Séraphin Lame