Ambassadeur de France au Gabon, Alexis Lamek s’est entretenu ce jour, vendredi 12 mai, dans un échange décomplexé, avec les élèves du lycée Blaise Pascal de Libreville. Entre le bilan du One Forest Summit, l’implication de la France dans le soutien aux politiques intérieurs liées à lutte contre les grands maux écologiques, la résilience écologique urbaine des villes gabonaises, les deux parties ont profité de l’instant de cette rencontre pour affiner leur position sur des questions transversales touchant l’environnement.
Si du sens commun, il est de notoriété que pour combattre un mal, il faut l’attaquer à la racine, cette logique a prévalu lors du tête à tête ce jour, entre l’Ambassadeur de France au Gabon et les élèves du célèbre lycée français Blaise Pascal situé dans le quartier Charbonnages. Là-bas, il a été question pour l’Ambassadeur d’édifier les élèves, élus du Conseil de vie collégien (CVC), du Conseil de vie lycéen (CVL) et des Eco-délégués, sur les enjeux climatiques et environnementaux du moment.
Tour à tour l’Ambassadeur est revenu sur les conclusions du One Forest Summit, l’importance de préserver les forêts au vu de leur rôle stratégique dans la lutte contre les changements climatiques et leur lien avec la survie des peuples autochtones et des communautés locales. Les questions de la foresterie et son apport aux économies, tout comme celle de la compensation carbone n’ont pas été en marge du propos de l’Ambassadeur, quand on sait qu’elles occupent ces dernières années, les réflexions liées à la lutte contre les changements climatiques à travers le monde.
Le cas du Gabon qui héberge l’un des célèbres lycées français est assez illustratif. En dépit d’une implication pour la préservation de sa biodiversité, la consolidation de son économie nationale repose encore sur la bonne santé de ce secteur. Certes, les autorités ont su trouver le juste milieu entre les deux parallèles que sont l’exploitation forestière et la préservation de l’environnement, mais quelques écueils entachent encore ce lien.
Pour Monsieur Lamek, il est toutefois impossible de « dissocier la question de l’environnement à celle de l’économie ». En cela, il paraît important de faire prendre aux jeunes générations, la conscience de cette réalité afin de les impliquer à la recherche des solutions. La rencontre du lycée français Blaise Pascal s’inscrit dans cette dynamique, en plus de son supra justificatif. Elle vise à transcender l’idée que seuls les décideurs politiques peuvent être la source des solutions liées à la lutte contre les changements climatiques à travers le monde.
Fort heureusement, à Blaise Pascal, ce son de cloche retentit depuis quelque temps dans les exigences d’appartenance des élèves à l’établissement. Et pour cause, alors que le ministère français de l’éducation nationale vient de mettre en place le label Écoles et établissement en démarche de développement durable (E3D), nombreuses sont les actions des élèves qui s’inscrivent dans une démarche environnementale avancée confortant le caractère résilient de leurs actions.
« La rencontre entre l’Ambassadeur et les élèves avait pour but de revenir sur les conclusions du One Forest Summit qui s’est déroulé à Libreville début mars et d’échanger avec eux sur leur projet d’action, puisqu’il a rencontré quand-même des élus élèves qui participent au conseil de la vie lycéenne, au conseil de la vie collégienne mais aussi les éco-délégués. Tout cela, afin de les aider à mettre au point une feuille de route qui récapitule un certain nombre d’action pour sensibiliser, lutter contre la prolifération d’un certain nombre des déchets, la dépense d’énergies, bref, tout ce qui fait que la question environnementale soit au cœur de nos préoccupations », a fait savoir Stéphane Bruno, Proviseur du Lycée Blaise Pascal de Libreville.
La pluralité des questions posées à l’Ambassadeur, leur teneur et les idées d’actions écologiques émanant de l’échange confortent bien l’idée que les élèves de cet établissement sont bel et bien au fait de la question des changements climatiques et ses corollaires. Même si à la différence d’eux, leurs pairs des établissements du Gabon n’ont pas la chance d’être impliqués de la sorte.
« Cela a été vraiment un plaisir d’échanger avec l’Ambassadeur sur la question environnementale. C’est d’autant plus un grand honneur pour notre lycée que nous avons pu bénéficier de nombreux conseils et de nombreuses orientations de sa part. Lesquels nous permettraient de favoriser la mise en place de projets réfléchis et développés en interne. Du coup, nous sommes très reconnaissant d’avoir pu l’accueillir dans notre établissement », a fait savoir Adoulis Kinadjian, éleve en terminal et Vice-présidente du Conseil de vie lycéenne. Une position partagée par Ferdinand Massala, un autre membre du même club.
Michael Moukouangui Moukala