Après deux jours d’échanges autour des enjeux de la conservation des forêts tropicales, solutions au problème de la lutte contre les changements climatiques, lors du One Forest Summit organisé du 1er au 2 mars à Libreville par la France et le Gabon, la question de la création des millions d’emplois dans les activités liées à l’exploitation durable des forêts a émergé dans le « Plan de Libreville ».
Le One Forest Summit s’en est fini. Vive l’organisation de cet événement très attendu et qui, au bonheur du Gabon et de la France, a tenu toutes ses promesses. Surfant sur l’esprit du One Planet Summit, le sommet a été catalyseur des solutions-tendances sur la préservation de la biodiversité. Son ultime objectif : préserver les forêts tropicales qui représentent à elles seules 20% de la solution dans la lutte contre les changements climatiques donc, d’excellent puits de carbone après les océans, en plus d’abriter une exceptionnelle biodiversité.
Très critiqué au lendemain de son annonce par les président Emmanuel Macron et Ali Bongo Ondimba, lors de la COP 27 organisé en novembre dernier par l’Egypte à la ville de Sharm el-Sheikh, la rencontre de Libreville s’est démarquée du caractère standard des sommets similaires consacrés à la lutte contre les changements climatiques et la préservation de la biodiversité. Pour la vingtaine des pays représentatifs des grands bassins forestiers, il était en effet question d’un dépassement de soi pour faire avancer les discussions sur la conservation des forêts tropicales à travers le monde
« Le Plan de Libreville » dans lequel a été consigné une série d’engagements traduit parfaitement ce dépassement de soi et l’esprit des enjeux du sommet de Libreville. Au lendemain de la COP15 sur la biodiversité, le sommet se surpasse avec un « Accord juste » qui repose sur des piliers fondamentaux exprimés avec force à Libreville. Certes, ce n’était pas l’idée de départ mais si l’on se réunit, c’est pour trouver des solutions à un problème et un accord n’est que l’expression en acte de ces solutions.
Parmi les grands engagements de Libreville figure entre autres, la stratégie des chefs d’entreprises des trois bassins forestiers. Baptisée « 10by30 », cette stratégie vise à créer d’ici 2030, 10 millions d’emplois dans les activités liées à l’exploitation durable des forêts tropicales. Cette initiative a été saluée par Le Pacte Mondial Réseau France qui regroupe des entreprises telles que Eramet très présente au Gabon dans l’exploitation de minerais de manganèse.
La mise en place de cette initiative sera particulièrement bénéfique pour les pays du bassin du Congo dont les économies de rente telles que celle de l’exploitation forestière sont sources des milliers d’emplois.
Séraphin Lame