La déforestation à grande échelle menace de réduire les précipitations sous les tropiques. Une étude réalisée durant 14 ans par des scientifiques et publiée dans la revue Nature, hier, jeudi 2 mars, interpelle l’humanité sur les conséquences possibles de cette crise.
La perte de ces espaces pourrait entraîner une perte de 10% des précipitations d’ici la fin du siècle dans certaines zones. Le bassin du Congo, bloc forestier auquel appartiennent le Gabon, l’Amazonie et les forêts d’Asie du Sud-Est sont particulièrement menacées. Si rien est fait, prévient Callum Smith, chercheur de l’université de Leeds, auteur du rapport, « nous pourrions arriver à un point où les forêts tropicales ne pourront plus se renouveler ».
L’étude, menée sur une période de 14 ans, entre 2003 et 2017 dans les régions tropicales du bassin Amazonien, du bassin du Congo et de l’Asie du Sud-Est fait remarquer que la déforestation à grande échelle perturbe le cycle de l’eau et entraîne une réduction significative des pluies. Les pertes les plus importantes fait constater l’étude, se produisent pendant les saisons humides.
En effet, selon Callum Smith, « moins d’humidité renvoyée dans l’atmosphère, (…) réduit les précipitations ». Or, les forêts permettent de réguler les températures. Les arbres rejettent en effet de la vapeur d’eau à travers leurs feuilles, pouvant ainsi provoquer des pluies localisées. A travers la planète, la bienveillance du ciel en eau est dépendante des arbres. D’où l’enjeu de maintenir intactes les forêts, même si des études montrent bien que les arbres ne sont pas le facteur absolu pour disposer des pluies.
Cette étude, publiée au moment où se tenait à Libreville, le One Forest Summit, rappelle combien il est urgent pour l’humanité d’agir pour la préservation des forêts, car en rompant le cycle de l’eau, c’est la planète entière qui devrait en pâtir.
Michaël Moukouangui Moukala