Interviewé par la chaîne de télévision francophone TV5Monde, Professeur Lee White, ministre des Eaux et Forêts dit avoir été nommé pour mettre de l’ordre dans le secteur forestier. Un secteur en proie à la corruption avec des pertes estimées à plusieurs milliards de francs CFA l’année.
S’il est un fait que la corruption a bien pignon sur rue au Gabon, c’est celle selon laquelle l’évasion fiscale dans le domaine forestier coûte, selon le ministre des Eaux et Forêts, environ 300 millions d’euros par an, du fait notamment de l’exploitation illégale. Mais le Professeur Lee White dit avoir réussi depuis sa nomination en 2019, à faire diminuer ce chiffre. C’est d’ailleurs pour cette mission qu’il dit avoir été nommé au gouvernement.
« Il n’y a pas de secret, j’ai été nommé pour essayer de mettre de l’ordre dans le secteur forestier », a-t-il lâché sur TV5Monde. Et pourtant, malgré cette révélation, le secteur forestier continue de faire parler de lui avec des scandales de corruption. Parmi lesquels, la disparition mystérieuse en juin 2022 dans un parc à bois à Sindara, dans la province de la Ngounié, de 15 000 m3 de grumes mettant en cause Ghislain Moussavou, le directeur général des Forêts et proche collaborateur de Lee White.
Une sortie qui ne fait donc pas l’unanimité auprès des syndicalistes, notamment celui du Syndicat national des professionnels des Eaux et Forêts (Synapef). Pour Maurice Mve, Secrétaire général adjoint du Synapef, « le premier exemple de corruption implique directement le ministre Lee White qui en janvier 2020, a supervisé la vente de plus de 220 000 hectares de forêt en violation des dispositions du code forestier.
Deuxième cas, le directeur général des forêts a été écroué plus de trois mois en raison de son implication active dans des malversations à hauteur de 300 millions de francs CFA. Monsieur Lee White, ministre des Eaux et forêts, l’a maintenu en poste. »
Séraphin Lame