Augmentation des températures sous l’effet de l’effet de serre, catastrophes naturelles accélérées dues au réchauffement de la planète, il y a des décennies, le Big-Oil, était au fait du scénario que l’humanité vit aujourd’hui. Mais ces derniers ont préféré garder sous silence ces prédictions, en protection des profits engendrés par leurs activités.
Si les variations des températures inquiètes aujourd’hui au plus haut point l’humanité, en raison des trajectoires presque irréversibles qu’elles réservent à la planète, les géants pétroliers sont en grande partie responsables de ce compte à rebours. Et pour cause, il y a plus de 40 ans, alors que l’industrie pétrolière était à son apogée avec des nouvelles découvertes des réserves pétrolières ici et là, nombreux sont les firmes multinationales qui étaient informées de ce que les températures augmenteraient exponentiellement. C’est ce qui ressort des enquêtes menées aux États-Unis. Lesquelles exposent les agissements des firmes pétrolières.
En effet, dans les années 80, les géants pétroliers étaient bel et bien au fait que la planète se réchaufferait, car ne supportant pas les pressions anthropiques exercées de part et d’autre. Parmi celles-ci, l’exploitation pétrolière qui, durant des années, a accéléré ce cycle infernal du basculement des températures terrestres à des niveaux inquiétants. Ce que révèlent les conclusions du rapport « Model Projections of the Time. Dependent Response to Increasing Carbone Dioxyde », commandité par Exxon Mobil et dans lequel les scientifiques prédisaient une augmentation, en part par million (PPM) de CO² atmosphérique, des températures de la planète de l’ordre de 420 PPM en 2020 en raison des risques liés à la combustion des énergies fossiles. En 1960, soit 20 ans en arrière, le « Climat of Concern » de Shell entamait le même exercice.
Si d’après les scientifiques, ces prédictions commenceraient à se produire dans les années 80-90, en 2020, les températures de la planète ont bel et bien atteint le niveau record de 419PPM de CO² tel qu’avancé. Figurant parmi les scientifiques ayant élaboré ces analyses, Martin Hoffert, Physicien de l’atmosphère, était certain du risque encouru par la planète en raison de l’adduction aux énergies fossiles. « J’avais suffisamment des preuves pour démontrer que l’effet de serre commencerait à réchauffer l’atmosphère. Sur la base des calculs, cela se produirait dans les années 80-90 », témoigne-t-il dans un documentaire.
Pôle stratégique de l’exploitation de l’or noir dans le monde, l’Afrique n’était pas en marge de ces prédictions. Certains pays, tel que le Gabon qui durant des décennies a été une plaque tournante de l’exploitation de l’or, les mêmes firmes savaient que leurs activités impacteraient, à long terme, la nature. Figurant parmi les pionniers de l’exploration et exploitation pétrolière dans le pays, il parait aujourd’hui, au vu de ces faits, presque impossible de considérer que Shell ou encore Total ignoraient cela. Admettre une telle possibilité, c’est comme validé le fait que les mêmes causes ne produisent pas forcément les mêmes effets. Or, ce postulat est admissible dans des cas précis. Mais pas dans ceux dont les évidences se vivent aujourd’hui.
Michaël Moukouangui Moukala