Après six ans de déploiement au Gabon, le projet de Gestion de la Faune et des Conflits Homme-Eléphant (GeFaCHE), financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial à travers la Banque mondiale, est arrivé à maturité. Au Gabon, le projet a été un catalyseur dans la lutte contre deux grands maux fauniques : le braconnage et le CHE.
C’est à travers un atelier de clôture du projet, tenu les 22 et 23 décembre dernier au siège de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) sis à Libreville, au Haut-De-Gué-Gué, avec les parties prenantes au projet, que la Coordination du projet GeFaCHE a officiellement clôturé les activités de ce projet au Gabon, soit six ans après son déploiement dans quatre sites classés tous en zone de conservation de la faune et de la flore.
Durant cet atelier qui s’est déroulé en cinq étapes, il était essentiellement question pour la Coordination de présenter aux parties prenantes au projet, le bilan des activités et les communications sur les résultats du projet, non sans manquer d’effectuer des travaux en commission et de procéder à des recommandations lors de la restitution en plénière.
En termes de bilan, il faut noter qu’entre la formation des Ecogardes, les missions de supervision de la Banque mondiale dans les parcs nationaux cibles, l’inauguration du pont sur la Dibotsa, à Doussala, l’inauguration de la clôture électrique de Mourindi au parc Moukalaba-doudou, l’inauguration de l’Antenne de surveillance de Doussala, à la frontière Gabon / Congo dans la Ngounié, le projet GeFaCHE a été un tremplin dans la réalisation des objectifs écologiques et sociaux-économiques bénéfiques aux parcs du sud du Gabon.
S’agissant des travaux en commissions, ils ont permis de mettre en œuvre les activités des trois composantes du projet, de procéder à un ancrage institutionnel et de gestion fiduciaire du projet et au suivi-évaluation et suivi des mesures de sauvegarde environnementale et sociale. Au nombre de quinze, les recommandations issues de ces travaux reflètent les pesanteurs qui pénalisent l’optimisation d’une gestion efficiente des aires protégées, des activités qui s’y rapportent et des communautés locales. L’une de ces pesanteurs n’est autre que la question du financement qui se présente comme la colonne vertébrale de la réalisation de certains objectifs ou missions assignés à certains projets.
En effet, c’est ce que fait remarquer la « Composante 2 » des travaux en commission du projet. Il est, suivant cette composante, de constat que « l’insuffisance des ressources humaines et financières pour la surveillance et la gestion des parcs nationaux » pose un véritable problème pour l’optimisation des politiques de conservation de la biodiversité. Cette faiblesse pénalise des activités telles que le biomonitoring qui est essentiellement à la gestion des aires protégées. Cela dit, il a été recommandé à l’administration de tout mettre en œuvre pour créer des « mécanismes de financement durable » pour pouvoir mieux implémenter les politiques de conservation de la biodiversité au Gabon.
Si ces recommandations ne sont pas exhaustives, Pour Olivier Ondo Assame, Coordonnateur du projet GeFaCHE, « ce rapport parcourt toutes les réalisations effectuées à travers le projet et relève également toutes difficultés rencontrées par l’équipe dans la mise en œuvre de ses activités ». D’après lui, « l’objet de cet atelier était de faire part tout d’abord de ces difficultés, mais d’énoncer également un certain nombre de recommandations pour solutionner ces difficultés ».
Notons que le projet GeFaCHE a été initié par le Gabon avec l’appui de la Banque mondiale. Le but étant la mise en œuvre de la stratégie nationale de protection des ressources naturelles. Si l’objectif de ce projet est de réduire le braconnage et lutter contre le conflit homme-éléphant, celui-ci envisageait dans le même temps d’accroître les avantages des communautés grâce à une meilleure gestion des conflits opposant les habitants aux pachydermes dans les zones-cibles, notamment au sud du pays, dans 4 parcs nationaux : Moukalaba-Doudou, Loango, Mayumba et Waka.
Michaël Mengoue