Démarré en 2017 avec pour objectif de lutter contre le braconnage des éléphants et atténuer la question du conflit homme-éléphant, le projet de Gestion de la Faune et des Conflits Homme-Eléphant (GeFaCHE), financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial à travers la Banque mondiale à hauteur de plus de 5 milliards de francs CFA va atteindre sa maturité en janvier 2023. A cette occasion, la coordination du projet à fait hier, jeudi 1er décembre le bilan du niveau de réalisation de ce projet.
Entre la lutte pour la réduction du braconnage, l’atténuation du conflit homme-éléphant (CHE), le financement des études sur la cartographie des corridors des éléphants au Gabon, les missions de terrain, la mise en place d’un laboratoire d’analyse génétique au sein de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), la mise en place d’une base de données de dévastations des éléphants, le recrutement et la formation des Ecogardes, la réalisation des projets socio-économique et des études sociologiques, le projet GeFaCHE a été six ans durant, catalyseur d’actions environnementale et sociale à fortes impacts.
Au Gabon, ce sont en effet quatre sites situés dans le sud du pays, classés tous en zone de conservation de la faune et de la flore qui ont bénéficié du financement de ce projet. Il s’agit du parc national de Moukalaba-Doudou, du parc national de Loango, du parc national de Mayumba, du parc national de Waka et les deux zones frontières de Ndindi et Doussala. Pour financer les actions au sein de ces sites cibles, un total de plus de 5 milliards de francs CFA a été mobilisé par la Banque mondiale via le Fonds pour l’Environnement Mondial. « C’est grâce à cette dotation que nous avons pu réaliser toutes ces activités. Et nous avons obtenu de bons résultats », a fait savoir le Coordonnateur du projet GeFaCHE, Olivier Ondo Assame lors de la réunion du comité de pilotage organisée dans les locaux du ministère de l’Economie.
Ce bilan élogieux du projet n’a pas manqué de retenir l’attention des parties prenantes, dont la présidente du Comité de pilotage du projet, Martine Mabiala qui s’est réjoui de l’exécution à 100% de ce projet, même si elle a déploré, comme l’assistance, la non réalisation de certaines activités essentielles sur les sites ciblés. « Il y a deux ans, nous ne pensions pas que nous allions arriver à la moitié de l’exécution de ce projet. Alors que l’échéancier est arrivé, 50% du projet n’avait même pas été atteint. On avait dû faire une demande de prorogation pour que l’on nous permette de finaliser les activités dévolues », a mentionné la présidente.
A quelques mois de l’arrivée à maturité de ce projet, la présidente du comité de pilotage s’est réjoui de l’exécution de ce projet qu’elle considère être d’une importance capitale pour la lutte contre le conflit homme éléphant au Gabon. En effet, alors que la question cristallise les attentions ces dernières années dans le pays, l’implication de ce projet a été d’un apport non négligeable dans l’implémentation des actions-solutions sur cette question. A l’exemple du financement des clôtures électriques, solution préconisée par le Gouvernement pour lutter contre l’invasion des éléphants ou encore du recrutement et de la formation des Ecogardes dont le rôle est capital dans la préservation de l’espèce et la prévention contre ce fléau.
C’est d’ailleurs ce qu’a fait constater le Secrétariat Exécutif de l’ANPN représenté lors de la table ronde du Comité de pilotage, par Sydney Mbadinga, directeur des Affaires financières de l’ANPN. Selon ce dernier, « le projet a participé à atténuer le conflit homme-faune qui est très en vue au Gabon et dont les dommages sont connus de tous. Il a été d’un apport considérable pour l’ANPN dans la connaissance de l’éléphant, à travers la mise en place du laboratoire d’analyse génétique forensique de la faune, la lutte contre le braconnage avec la multiplication des patrouilles sur le terrain et le recrutement, la formation des Ecogardes et la construction des barrières électriques, solutions au préconisée par le Gouvernement pour lutter contre ce conflit. »
Sur les 1 194 874 ha cumulés des sites ciblés, plus de 5000 personnes ont indirectement bénéficié de ce projet. Soit un total de 47% des femmes. Aujourd’hui grâce à ce projet, la connaissance sur la configuration des villages gabonais en termes de représentation entre les hommes et les femmes est mieux connue, tout comme le projet GeFaCHE a permis d’améliorer la connaissance sur l’espèce éléphant. Avec un seul éléphant abattu en 2021, le rendement du projet est plus que satisfaisant pour la coordination de GeFaCHE.
Michaël Moukouangui Moukala