Les forêts anciennes, les tourbières ou les mangroves, qui représentent des stocks naturels de carbone et des espaces riches en biodiversité, couvrent moins de 14% de la surface de la Terre mais concentrent plus de 75% de « carbone irrécupérable » et 91% des habitats des espèces vertébrées. Engagés dans un partenariat, les États envisagent de les préserver en signant avec les pays qui les abritent, des contrats politiques et financiers.
A Charm el-Cheikh, en Egypte, l’ouverture de la 27e Conférence des parties sur le climat (COP) a été un moment décisif pour les Etats, parties prenantes, qui se sont illustrés par des prises de positions presqu’inattendues. C’est le cas lors de l’événement One Planet qui a réuni les chefs d’Etat et de gouvernement et des ministres d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine, ainsi que des dirigeants d’organisations internationales et de la société civile.
Lors de cet évènement, les participants ont affirmé la nécessité de protéger en priorité les réserves vitales de carbone et de biodiversité. Ces réserves sont entre autres, les forêts anciennes, les tourbières ou les mangroves. Puits naturels de carbone et espaces riches en biodiversité, ces réserves couvrent moins de 14% de la surface de la Terre et concentrent plus de 75% de ce que les scientifiques appellent le « carbone irrécupérable » et 91% des habitats des espèces vertébrées.
Si ces paysages sont détruits, ont alerté les dirigeants, de grandes quantités de carbone seront libérées dans l’atmosphère et de nombreuses espèces de faune et de flore risquent de disparaître, accélérant dangereusement les changements climatiques et la perte de biodiversité.
Pour préserver ces espaces, les dirigeants internationaux réunis à l’occasion de cet événement ont annoncé leur volonté de travailler ensemble à la constitution de Partenariats pour la Conservation Positive (Positive Conservation Partnerships – PCP). Ces nouveaux partenariats permettront de conférer à ces réserves vitales de carbone et de biodiversité un statut particulier au niveau international, et de proposer aux Etats qui les abritent des contrats politiques et financiers leur permettant de garantir leur conservation.
En lien avec les attentes des pays issus des deux blocs forestiers poumons de la planète, cette annonce conforte la position des pays africains dont le Gabon qui depuis quelques années, plaide pour une politique de compensation carbone des Etats pollueurs en direction des pays-solutions. Le caractère restreint de cet engagement n’est pour autant pas une réponse ultime, quand on sait que les pays tels que ceux du Bassin du Congo attendent beaucoup d’un événement comme la COP où se discutent l’avenir de la planète.
Séraphin Lame