Sur les 20 millions d’hectares de forêt que compte le territoire gabonais, 15 millions sont sous exploitation forestière. Depuis 2018, les autorités gabonaises se sont données pour défi, de certifier ces concessions forestières. Au Gabon, le FSC joue un rôle stratégique dans ce processus. Son intervention devrait servir de modèle à plusieurs pays dans le continent.
Qu’est-ce que la certification forestière ? Comment ce processus contribue à la gestion durable des forêts ? Pourquoi un pays ou une entreprise doit-il souscrire à ce processus ? En quoi est-ce une exigence dans un processus de lutte contre les changements climatiques ? Au Gabon, si ces questions sont au cœur des préoccupations des ONGs, des entreprises, des populations et des tiers, la certification, explique Georges Akwah Neba, Coordinateur régional du FSC dans un podcast dénommé « Six pied sur terre » du partenariat entre l’AFD et Courrier international, est un système de gestion responsable des forêts qui garantit le respect des normes en vigueur sur le plan national et international.
Le Gabon, qui a souscrit à ce processus pour la certification de ses concessions forestières, a tissé depuis quelques années, un partenariat avec l’association Forest Stewardship Council (FSC). Il s’agit d’un label de certification international dont la mission première est de promouvoir une gestion écologique, sociale et économique responsable des forêts.
« Le FSC est un système international de certification et de labellisation qui vise à promouvoir une gestion responsable des forêts. Cela signifie que la gestion des forêts par les opérateurs est soumise à des audits ou évaluation qui vise à déterminer l’adéquation de leurs opérations par rapport aux normes strictes de performance environnementales, économiques et sociales qui constituent les fondamentaux de la certification FSC », explique le Coordinateur du FSC dans le podcast de l’AFD et Courrier international.
L’un des points forts du processus FSC est de tracer et suivre les produits issus de l’exploitation forestière jusqu’au consommateur final, grâce à un système de chaîne de contrôle défini. « C’est donc un système de certification des produits de la source de leur extraction jusqu’à la table du consommateur final », confirme Georges Akwah Neba.
Le déploiement du FSC au Gabon a déjà permis de certifier plus de 2 millions d’hectares de forêts. Pour autant, les défis sont encore importants face à l’importance des concessions sous exploitation forestière dans le pays. Soit, plus de 15 millions au total. Les défis du FSC au Gabon sont donc d’accompagner le Gouvernement dans l’aboutissement de ce processus. « Nous travaillons aujourd’hui à apporter notre appui technique au Gabon. A exécuter et développer un programme d’action qui va effectivement amener les entreprises à se certifier. Qu’est-ce qui va amener ces entreprises à se certifier ? C’est à la fois les obligations légales et les incitations économiques qui leur feront voir l’avantage de la certification », ajoute George Akwah Neba.
Avec le modèle gabonais de certification, le Coordinateur du FSC espère que d’autres pays emboîtent le pas. « Nous apprenons tous avec le modèle du Gabon pour voir comment une certification fondamentalement volontaire peut devenir un instrument de politique publique et être exécutée efficacement », lâche-t-il. Cela est d’autant plus une certitude pour lui que les produits forestiers certifiés sont de plus en plus sollicités sur les marchés internationaux. C’est le cas en Europe ou de manière généralisée à l’international, où l’opinion exige de plus en plus de la responsabilité en matière de gestion des forêts et rejette des produits venant des forêts tropicales pour faute de traçabilité.
« S’il est réussi, le modèle du Gabon peut démontrer qu’on peut bâtir des économies forestières durables et fournir au monde entier, des produits qui garantissent une haute qualité environnementale et sociale dont nous pouvons être fier », conclu-t-il.
Michaël Moukouangui Moukala