Le FSC, qui clôture ce vendredi 30 septembre, la célébration de sa Semaine des Forêts 2022, veut impulser un nouveau rapport avec les médias locaux. Une approche résiliente qui vise à amener ces derniers à mieux comprendre les défis et enjeux liés à la certification forestière dans un contexte national.
Au Gabon, l’engagement des autorités de certifier l’ensemble des concessions forestières à l’horizon 2025 n’est pas corollaire à une mobilisation des médias dans le traitement des informations en rapport avec ce processus. Or, ces entités sont pourtant indispensables dans la compréhension des enjeux autour, quand on sait qu’à tort ou à raison, l’exigence de certification forestière est mal perçue aussi bien par les exploitants forestiers que par les populations. Conscient de cette distance, la Coordination sous-régionale FSC que représente George Akwah Neba a convié à l’occasion de la Semaine des Forêts FSC 2022, les journalistes à un échange franc et décomplexé.
« C’est une journée d’échange avec les journalistes sur les problématiques du moment que sont les défis liés à lutte contre les changements climatiques, la perte de la biodiversité mais aussi aux enjeux liés à la gestion durable des forêts en contribution aux objectifs de développement durable », a fait savoir le Coordinateur sous-régional du FSC. Cette approche est d’autant plus nécessaire qu’aussi bien le FSC que les mécanismes de certification forestière qui débouchent sur une meilleure gouvernance forestière sont mal connus et compris des médias au Gabon. Cette incompréhension explique d’ailleurs le peu d’engouement des journalistes sur la question, indépendamment du manque de formation.
A ce titre, renchérit George Akwah Neba : « au cours de cette journée, nous voulons dialoguer avec les médias et échanger avec eux sur ce qu’est la certification FSC, son importance et la contribution sociale, économique et environnementale qu’elle apporte aussi bien au Gabon, dans le Bassin du Congo qu’à l’ensemble de la planète ». La certification FSC n’est rien d’autre qu’un des mécanismes utilisé par les Etats et les entreprises pour démontrer la durabilité de leur pratique et aider à faire des choix responsables par les consommateurs et par les entreprises pour impulser une « culture », une « conscience » et des « comportements axés sur la durabilité environnementale, sociale et économique ».
Au Gabon, sur plus de 14 millions ha de concessions forestières (chiffre de 2018) attribuées, seuls 2.200 ha millions sont certifiés. Depuis 2018, le pays a émis le vœu d’augmenter le nombre de ses exploitations forestières certifiées, en conformité avec ses objectifs de lutte contre les changements climatiques et de préservation de la biodiversité. Revendiquant un partenariat avec le ministère des Eaux et Forêts, le FSC accompagne l’Etat dans l’aboutissement de ce processus. Cet organisme de certification a été le moteur de l’implémentation de la norme national éponyme FSC entrée en vigueur en mars 2021.
Cependant, en dépit de ses engagements et efforts, peu d’exploitants se bousculent pour se faire certifier. Cette lenteur s’explique en partie par les préjugés autour des enjeux et impacts de la certification. « Nous voulons dialoguer sur le rôle de la gestion durable des forêts comme solution basée sur la nature en réponse aux défis du climat, la perte de la biodiversité…, et comme mécanismes par lequel l’Etat peut atteindre les objectifs de développement durable, fournir le marché avec des produits issus des sources gérer durablement sans dégrader ou perdre le capital naturel qui est le socle de notre survie en tant qu’espèce », a renchérit le Coordinateur FSC.
Si les médias comprennent l’enjeu de ce nouveau rapport souhaité, il reste qu’ils se disent impuissant face à la problématique nationale relative à la question des moyens (financier) pour initier des reportages allant dans le sens de la gouvernance forestière. A ce titre, ont-ils souhaité du FSC, un accompagnement technique et financier de sorte à mieux répondre au besoin de l’organisme. Si ces deux questions demeurent au cœur des préoccupations du média, l’ouverture du FSC à la presse a été appréciée à plus d’un titre par les journalistes.
Michaël Moukouangui Moukala