Bras séculier de l’Etat en matière de préservation de la faune et de la flore, la présence de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) a été très marquée à lors de la 20e réunion du Partenariat pour les forêts du bassin Congo (PFBC) qui s’est tenue du 3 au 5 juin dernier à Kinshasa, en RDC. Lors de ce grand rendez-vous consacré aux forêts du bassin du Congo, l’ANPN a mis en lumière ses implications sur les volets relevant de ses compétences.
Si en sa qualité de Co-Facilitateur, le Gabon était officiellement représenté par Arcadie Sveltana Minguengui Ndomba épse NZOMA, ministre de l’Environnement, du Climat et du conflit homme-faune, cette dernière conduisait avec elle, une délégation composée d’experts et scientifiques de la conservation au Gabon. Au nombre de ces acteurs, Omer Ntougou Ndoutoume, le Secrétaire Exécutif de l’ANPN et ses collaborateurs de la Cellule Scientifique.
A Kinshasa, les experts, scientifiques et chercheurs Gabonais ont notamment mis en lumière le savoir et le savoir-faire local en matière de conservation. C’est le cas de le reconnaître avec le “side events” animés notamment par des agents des Parcs Nationaux tels que le Prof. Stéphane Ntie, Conseiller Scientifique du Secrétaire Exécutif de l’ANPN ou encore le Dr. Roland Zinga, Coordonnateur du projet d’Inventaire des ressources naturelles (IRN).
Aussi, notera-t-on l’exposé du Dr. Léa Larissa Moukagni, Cheffe du service Conflit Homme/Faune de l’ANPN, sur la complexe thématique de la prégnance de l’antagonisme entre la population et la faune, dans plusieurs régions rurales du Gabon. En effet, à l’heure où les autorités souhaitent résolument installer une coexistence apaisée entre ces deux parties, le sujet a, comme on peut s’en douter, provoqué beaucoup de réactions au sein de l’assistance.
La présentation très appréciée du Dr. Stéphanie Bourgeois, Responsable du Laboratoire de Génétique de la Faune de l’ANPN, sur les activités du laboratoire dont elle a la charge n’était pas en reste. Premier laboratoire de génétique forensique de la faune en Afrique Centrale, il a déjà permis, grâce à son expertise dans le prélèvement et l’analyse des données ADN, de fournir des renseignements dans des dossiers impliquant de grands réseaux de trafiquants d’ivoire, facilitant ainsi les poursuites judiciaires.
En prenant part à cette grande réunion, le Gabon de manière générale et l’ANPN en particulier a, par sa présence, joué sa partition dans le concert des nations et organisations qui militent sans relâche, pour la préservation de la biodiversité au sein du Bassin du Congo désormais considéré, devant l’Amazonie, comme le premier poumon de la planète.
Les trois jours d’échanges de Kinshasa sur les thématiques touchant la forêt et l’humain ont permis d’explorer de nombreux thématiques, notamment celles de l’accélération des mécanismes de financement, la planification concertée entre zone urbaine et zone rurale pour la restauration des écosystèmes ou la criminalité environnementale.
Les colloques, apprend-on, ont suscité un réel engouement de la part des participants dont les esprits se sont parfois échauffés sur des sujets sensibles comme la recherche des sources de financements des politiques de conservation dans le Bassin du Congo ou l’abandon ressenti par les peuples autochtones pris en étau entre exploitants forestiers, industries extractives et les organisations de défense de la nature.
A toutes fins utiles, le Partenariat pour les Forêts Bassin du Congo (PFBC) a été lancé à l’origine par Colin Powell, ancien Secrétaire d’État des Etats-Unis d’Amérique, lors du Sommet Mondial sur le Développement Durable à Johannesburg en 2002. Il a été élaboré comme un partenariat non contraignant, regroupant approximativement 130 partenaires au nombre desquels des pays africains, des bailleurs de fonds, des organisations internationales, des représentants d’institutions de recherche etc. Travaillant en étroite collaboration avec la COMIFAC, le PFBC a pour ambition de promouvoir la conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers du Bassin du Congo.
Au cours de ses 22 ans d’existence, le PFBC a connu une succession de facilitateurs parmi lesquels les Etats-Unis, l’Allemagne, ou encore le Canada. Lors de la 20è réunion des parties, le PFBC a connu une innovation, puisqu’il a été facilité par deux pays partenaires : le Gabon et la France avec pour ambassadeurs respectifs le Dr. Aurélie Flore Koumba et Christophe Guilhou de la France.
Michaël Moukouangui Moukala